Le VIH-Sida devenu un mal comme un autre
Rédigé par La Rédaction , le 08 April 2019 à 12h40
25ème édition du sidaction
Dans le cadre de sa 25ème édition, le Sidaction relance la sensibilisation contre l’infection à VIH-Sida dans l’Hexagone. Pour cause, après des décennies de lutte, la maladie est banalisée par la majorité de la population. Pourtant, le virus est toujours présent et affecte chaque année plus de 6 000 personnes.
Baisse de la crainte du VIH-Sida et recul de l’information
La banalisation du VIH-Sida n’est pas récente. Elle résulte de l’efficacité des antirétroviraux. Ce qui a contribué à un allongement de la survie des malades du Sida, et des séropositifs au virus de l’immunodéficience humaine ou VIH, d’après les enquêtes de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales et groupe de chercheurs KABP.
La banalisation se traduit par une baisse de la crainte du virus et de la maladie. En 1994, le taux de mortalité a atteint son pic et 50 % des Français ont déclaré avoir peur du VIH-Sida. En 2010, le nombre des décès a fortement reculé et seuls 22 % de la population ont affirmé craindre la maladie.
Par ailleurs, une enquête réalisée par le Sidaction révèle que 23 % des jeunes estiment qu’ils sont mal informés, soit deux fois plus par rapport à 2009. 23 % des 15 à 24 ans pensent qu’il est possible de guérir du Sida grâce à des médicaments. En plus, ils ne se sentent pas du tout concernés par la maladie.
Un changement de statut de la maladie en partie responsable
La mobilisation générale lors des premières épidémies de VIH-Sida a désormais laissé place à une normalisation paradoxale de la maladie. Son changement de statut, de maladie mortelle à maladie chronique, n’y est pas certainement étranger. Avec l’apparition de la trithérapie et de la prophylaxie préexposition, la séropositivité et la maladie sont devenues moins effrayantes, en particulier pour les jeunes.
Dans ce climat moins dramatique, l’entrée dans la sexualité des nouvelles générations se fait aussi avec moins de peur. Même après des rapports à risque, le dépistage ne semble plus être un réflexe. Des études, comme les grandes enquêtes ANRS-KABP dont la dernière remonte à 2010, sont indispensables afin de connaître les attitudes, croyances et comportements face au VIH-Sida.
De telles données sont également nécessaires pour la conception et le pilotage des politiques de prévention afin d’espérer mettre fin définitivement à cette maladie. En effet, la trithérapie permet de rendre le VIH indétectable et d’empêcher sa transmission. Toutefois, les chercheurs n’ont pas encore trouvé le moyen de l’éliminer de l’organisme et de guérir le Sida.