Diaboulimie, un trouble aussi méconnu que dangereux
Rédigé par La Rédaction , le 08 March 2019 à 12h50
Prise de poids et diabète
Les personnes diabétiques présentent plus de risque de souffrir de troubles alimentaires que la population générale. Ainsi, bon nombre de patients préfèrent limiter la prise de leur traitement afin de perdre du poids. Baptisé diaboulimie, ce comportement est irresponsable et dangereux. Il est susceptible de provoquer des complications graves.
Un risque de cécité et d’amputation chez les personnes diabétiques
Comportement assez répandu, mais sous-estimé par les personnes diabétiques, la diaboulimie est pourtant le trouble alimentaire le plus dangereux au monde selon des experts britanniques. Son origine est associée aux circonstances du diagnostic du diabète, explique la consultante et responsable clinique du diabète et de l’endocrinologie à l’hôpital Royal Bournemouth, Helen Partridge. Pour les patients, l’insuline est synonyme de prise de poids.
Plus précisément, une importante perte de poids est un des principaux indicateurs du diabète de type 1. Une fois que le diagnostic est établi et le traitement à base d’insuline mis en place, la personne diabétique reprend du poids. Pour cause, la prise d’insuline active la consommation de sucres et engendre des hypoglycémies.
En d’autres termes, un patient sous insuline consomme une dose de sucre supplémentaire qui entraine une prise de poids. Cependant, réduire volontairement sa dose d’insuline a pour effet de concentrer dans le sang les excès de sucre non utilisés par les cellules. Cela est nocif pour les vaisseaux sanguins des yeux, des membres ou encore des reins.
Un vrai dilemme entre image corporelle, prise de poids et nutrition
La prise de poids liée à l’insuline a des répercussions sur la vie des personnes diabétiques. En effet, les patients doivent déjà faire très attention à ce qu’ils mangent au quotidien. Or, ils sont encore confrontés à des problèmes de poids à cause de leur traitement. Ce qui génère souvent des sentiments négatifs sur l’image corporelle, le poids et la nutrition.
La diaboulimie concerne en majorité les jeunes âgés entre 15 et 30 ans. Les femmes sont plus touchées que les hommes. A l’heure actuelle, le problème réside dans sa prise en charge. Les diabétologues ne sont pas habilités à traiter les troubles alimentaires. A l’inverse, les médecins en charge des troubles de l’alimentation ne sont pas qualifiés pour gérer le diabète.
Le risque de diaboulimie est plus élevé chez les patientes atteintes de diabète de type 1 et dont le diagnostic n’est posé qu’à l’adolescence ou à la préadolescence. Cette période est fortement marquée par les transformations physiques et les questionnements psychologiques. Toutefois, les personnes diabétiques de type 2 ne sont pas à l’abri non plus.
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