L’Australie confrontée à une épidémie d’ulcère de Buruli
Rédigé par La Rédaction , le 08 January 2019 à 11h24
L'ulcère de Buruli est causé par une bactérie "mangeuse de chair"
Depuis quelques années, l’Australie fait face à une épidémie d’ulcère de Buruli sans que son mode de transmission ne soit identifié. La bactérie responsable provoque des ulcères qui vont détruire la peau et les tissus mous. Cette maladie infectieuse est à l’origine de lésions graves au niveau des membres.
Entre causes encore mystérieuses et impuissance des médecins
Provoquée par la bactérie Mycobacterium ulcerans, l’ulcère de Buruli désigne une infection chronique débilitante. Généralement, cette pathologie tropicale attaque la peau, mais touche également parfois les os. Cela peut entrainer d’importantes déformations et des incapacités permanentes chez les individus infectés. La Mycobacterium ulcerans fait partie de la famille des bactéries à l’origine de la lèpre et de la tuberculose.
Bactérie naturellement présente dans l’air, la Mycobacterium ulcerans se développe dans un environnement où la température se situe entre 29 et 33 °C contre 37 °C pour la bactérie de la tuberculose. Contrairement à cette dernière, le mode de transmission à l’être humain demeure toutefois un mystère. Ce qui rend sa prévention difficile et les médecins impuissants.
Plusieurs hypothèses ont été émises pour tenter d’expliquer la progression de cette affection avec 330 cas en 2018. La première évoque un contact direct avec de l’eau contaminée ou un sol souillé après traumatisme. Par ailleurs, certains animaux comme le koala, l’opossum et le chien sont suspectés de servir de « réservoirs sains » à la bactérie.
Une maladie sournoise inhibant la douleur et la réponse immunitaire
L’ulcère de Buruli présente aussi la particularité d’être une maladie insidieuse. La bactérie à l’origine de cette infection secrète de la mycolactone. Cette toxine a la capacité de provoquer des lésions tissulaires tout en inhibant la douleur et la réponse immunitaire. Dans la majorité des cas, la maladie se manifeste par un nodule indolore, une induration ou d’un œdème diffus au niveau des membres ou du visage.
Le traitement de l’ulcère de Buruli consiste en une antibiothérapie. Le médecin administre au malade une association d’antibiotiques. L’absence d’une prise en charge appropriée conduit à l’ulcération du nodule, de la plaque ou de l’œdème dans un délai de quatre semaines. D’où la formation de la lésion à bords creusés, caractéristique de l’infection.
A cause du pouvoir immunosuppresseur de la mycolactone, le diagnostic de cette maladie est souvent tardif. 70% des cas d’ulcère de Buruli ne sont diagnostiqués qu’au stade d’ulcération. Il arrive même qu’un os soit déjà atteint. Comme l’antibiothérapie n’est pas toujours efficace, les lésions s’aggravent et nécessitent parfois une amputation.