Dangers et perspectives du diagnostic participatif
Rédigé par La Rédaction , le 07 November 2019 à 11h01
Risques et perspectives du diagnostic participatif
De nos jours, les réseaux sociaux occupent une place prépondérante dans la vie quotidienne de milliards de personnes à travers le monde. Plutôt méconnu comparé aux géants Facebook, Twitter ou Instagram, Reddit est pourtant parmi les plus visités. De plus en plus d’utilisateurs l’utilisent pour le diagnostic participatif.
Des requêtes de diagnostic médical contenant une photographie
Ces deux dernières décennies, il est difficile de faire l’autruche et d’ignorer le phénomène des réseaux sociaux qui envahissent le quotidien. De plus, ils sont devenus de véritables outils qui favorisent les recherches, les échanges et le partage d’informations. Auparavant, beaucoup de personnes vont à la pêche aux informations sur Google pour s’autodiagnostiquer. Désormais, cette pratique est révolue.
Actuellement, la réalité est que les internautes utilisent différemment Internet. Ils recherchent des interactions avec de vraies personnes afin de trouver des informations à caractère médical. Une équipe de chercheurs de l’université de Californie, à San Diego, a récupéré 17 000 posts sur la section MST de Reddit. Puis, ils en ont pris 500 au hasard pour les analyser. Ce test montre qu’environ 58 % des messages sont des demandes de diagnostic, concernant en particulier les MST ou maladies sexuellement transmissibles. 20 % sont une demande de diagnostic auprès des utilisateurs en vue d’un second avis médical. En moyenne, les posts reçoivent une réponse en trois heures. Baptisée diagnostic participatif ou « crowd-diagnosis », cette pratique prend de l’ampleur.
Un diagnostic participatif inexact et des risques pour les patients
Le diagnostic participatif, dans son état actuel, inquiète les chercheurs. Selon les résultats de leur analyse, publiés dans la revue médicale JAMA, la pratique telle qu’elle est aujourd’hui est inexacte et dangereuse. Si Internet et les réseaux sociaux constituent une source précieuse de données, les informations obtenues ne sont pas toujours fiables.
Pour autant, tout n’est pas noir. John Ayers, épidémiologiste à l’université de Californie San Diego et coauteur de l’étude, imagine des professionnels de santé présents sur le web et ces plateformes pour canaliser ces millions de requêtes de diagnostic médical. Si l’établissement d’un diagnostic est difficile à cause du manque d’informations, il est possible de les trier et de les orienter.
Si les professionnels de santé sont dans l’incapacité d’empêcher le diagnostic participatif, ils se doivent d’aller là où celui-ci se déroule afin d’apporter leur aide aux personnes qui en ont besoin. John Ayers prend pour exemple la section Suicide de Reddit. En effet, la modération du subreddit est assurée par des experts formés. Ils orientent les utilisateurs vers les soutiens appropriés.