Examens d’IRM, un délai d’attente trop long en France
Rédigé par La Rédaction , le 07 July 2016 à 12h15
IRM : Imagerie par Résonnance Magnétique
L’Imagerie par Résonnance Magnétique ou IRM a fait son apparition dans les années 1990 et a servi pour explorer le cerveau. Sa grande précision a ensuite étendu son intérêt à l’ensemble du corps et l’a rendu incontournable. Pourtant, le délai d’attente moyen pour un examen reste trop long en France.
Un délai d’attente supérieur à trente jours en moyenne
Contrairement aux autres techniques comme le scanner et la radiographie, l’IRM présente de nombreux avantages. Outre son extrême précision, elle fournit une intensité et des contrastes offrant la possibilité de visualiser des éléments invisibles autrement. De même, elle n’expose pas à un rayonnement ou des produits radioactifs. Il est ainsi possible pour un patient de subir cet examen autant de fois que nécessaire.
Or, dans un pays développé comme la France, l’accès à l’IRM est difficile à cause d’un délai d’attente trop important. Selon les résultats d’une enquête nationale, obtenir un rendez-vous nécessite en moyenne 30,6 jours en France métropolitaine. Ce délai est largement supérieur à l’objectif de 20 jours défini par le Plan Cancer 2014-2019.
Le Dr Jean-Philippe Masson, Président de la Fédération nationale des médecins radiologues, juge ce délai inadmissible. En cas de suspicion d’un cancer, l’examen doit par exemple être réalisé dans les 10 à 15 jours au plus tard. Plus le temps passe, plus les risques de formation de métastases ne cessent d’augmenter. De même, la tumeur continue à grossir.
Une disparité nationale malgré une utilisation croissante
D’après cette étude, ce délai d’attente pour un examen d’IRM s’explique par l’évolution lente du taux d’équipement en France par rapport à la croissance des besoins. Depuis 2003, ce délai est certes passé de 36,1 à 30,6 jours. Le nombre d’appareils IRM a triplé durant cette période, passant de 230 à 700 dans tout le pays, mais cela s’avère toujours insuffisant.
Il est aussi constaté une disparité au niveau des régions. A Poitou-Charentes et en Alsace, ce délai d’attente est respectivement de 47,4 jours et de 46,5 jours. Le nombre d’appareils IRM en France n’est en effet que de 13,1 par million d’habitants quand la moyenne européenne se situe à 20 par million d’habitants.
Le Dr Jean-Philippe Masson ne s’attend pourtant pas à une amélioration de la situation dans les années à venir. D’une part, la réorganisation des régions risque de retarder les demandes d’équipements en cours. D’autre part, entre l’obtention de l’autorisation de l’Agence régionale de santé et l’installation effective d’un appareil IRM, un délai de 6 à 24 mois est à observer.
