Les révolutions sur le VIH continuent : un deuxième bébé guérit du SIDA
Rédigé par Clémentine Billé , le 07 March 2014 à 08h15
Le deuxième bébé séropositif dès la naissance serait guéri
Dernier volet de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) qui s’est tenue du 3 au 6 mars. L’annonce cette fois-ci ? Un bébé guérit du virus du SIDA. Focus sur cette nouvelle que nous vous annoncions hier.
Quoi ? Vous pensez qu’un jour on pourra guérir du SIDA et ne plus simplement le freiner ? Impossible ! Maintenant si, en tout cas pour les enfants. Les scientifiques étaient sceptiques. Mais depuis cette semaine, ce n’est pas un mais deux bébés qui ont battu le virus. Un véritable espoir de guérison lors d’une prise en charge précoce nait alors au sein du corps médical.
Le virus du SIDA a disparu 6 jours après la naissance du bébé
Le traitement lui a été administré quatre heures après son premier souffle dans notre monde (onze heures pour le premier bébé). Aujourd’hui, les traces du virus sont indétectables. Le docteur Bryson, qui participe aux soins annonce « Ce qui est le plus remarquable avec ce bébé c'est la rapidité avec laquelle le virus a disparu, les tests d'ADN étaient négatifs quand elle avait six jours et le sont restés depuis ». Elle nuance cependant : « À ce stade nous ne parlons pas encore de guérison mais de rémission. Cependant la seule façon de le savoir serait d'arrêter le traitement antirétroviral ».
Il y a trois ans, une petite fille guérissait déjà du virus du SIDA. Née d’une mère séropositive, son traitement commence onze heures après sa naissance. Les résultats sont très prometteurs, le taux de VIH dans le sang du bébé s’amenuise de semaines en semaines. Lorsque le bambin a 18 mois, la mère disparait avec son enfant et arrête le traitement puisque, venant d’un milieu défavorisé, elle ne peut continuer. Elle revient pourtant deux ans plus tard : les scientifiques décident de faire un bilan de santé pour la petite fille. Stupéfaction, le VIH n’est plus. Plus aucune trace du virus n’est décelée dans ce petit corps mais les médecins restent sceptiques. Un cas ne suffit pas à convaincre que cette méthode soit efficace dans tous les cas.
Le premier bébé guéri n’est plus « l’exception qui confirme la règle »
Cette semaine, le miracle s’est reproduit, cette fois-ci en Californie. Les deux bébés ont en quelque sorte un lien entre eux. Malgré les réticences, le professeur Pay, en charge de ce premier cas a souhaité divulguer cette avancée révolutionnaire. Guérir la maladie plutôt que la freiner n’est plus une simple ambition que les scientifiques touchent du bout du doigt : c’est possible. Lors d’une de ses conférences, le Dr Audra Deveikis, du Miller Children Hospital de Long Beach (Californie), a été stupéfaite par les explications et démonstrations du premier nourrisson guéri. Pour cause, la pédiatrie en Californie est spécialisée en maladies infectieuses. Un mois plus tard, une femme vient à elle. Elle est atteinte du SIDA, ne se soigne pas, a des troubles mentaux et…met au monde un enfant. La réaction est immédiate et quelques jours plus tard, le verdict tombe : le bébé ne présente aucun signe du VIH. Ce deuxième cas lance un regain d’espoir.
La prochaine étape est alors l’arrêt du traitement, afin de savoir si les traces du virus restent indétectables. Les recherches à venir vont également porter sur le temps maximum d’infection avant la prise en charge, pour espérer guérir. Ainsi, même si un adulte est atteint par la maladie, une détection rapide pourrait amener à une guérison. C’est pourquoi, en attendant les révolutions scientifiques, le dépistage doit devenir un automatisme dans les esprits.