Vers une extension de l’obligation vaccinale

En France, la politique vaccinale amorce un virage majeur. Intimé par le Conseil d’Etat d’user de ses pouvoirs pour garantir la disponibilité des trois vaccins obligatoires sans adjonction des huit valences recommandées, le gouvernement prévoit d’étendre à onze le nombre des vaccins obligatoires pour la petite enfance d’ici 2018. 

Fin de la confusion entre vaccins obligatoires et recommandés

Tandis que le Président de la république a fait de la prévention le pilier central de sa politique de santé, le Premier ministre vient de prendre plusieurs mesures concrètes. La plus importante est assurément la décision de rendre obligatoires les vaccins recommandés par les autorités de santé. Il s’est indigné que des enfants meurent de la rougeole en France au 21ème siècle.

Fin 2016, le Comité d’orientation sur la vaccination présidé par le Pr Alain Fischer et soutenu par l’Académie Nationale de Médecine a rendu public ses conclusions qui vont dans le même sens. La coexistence des vaccins obligatoires et des vaccins recommandés contribue en effet à alimenter la défiance grandissante au sein de la population.

Par cette décision, Agnès Buzin, ministre de la Santé, espère également prévenir un éventuel retour de maladies infectieuses potentiellement dangereuses comme le méningocoque C et la rougeole. Jusqu’ici, les objectifs nationaux de couverture vaccinale ne sont pas atteints pour ces maladies. Cela a pour conséquence des épidémies évitables et l’exposition des personnes non vaccinées pour des raisons médicales.

Pour une amélioration significative de la couverture vaccinale

En plus de répandre de fausses idées, les personnes contre la vaccination accusent les vaccins d’être un danger pour la santé publique et remettant en cause leurs bienfaits avérés. Ainsi, de nombreux individus refusent de se faire vacciner pour de mauvaises raisons. Certains pensent que la vaccination surcharge le système immunitaire des nouveau-nés tandis que d’autres estiment que la rougeole est bénigne.

Ces craintes infondées et ces idées fausses ont eu des conséquences graves. A titre d’exemple, huit enfants sont morts de la rougeole depuis 2008. De même, le taux de couverture vaccinale contre cette maladie a chuté à 75% alors que celui-ci doit être à 95%. L’obligation permet à la société d’évoluer dans certains cas d’après Agnès Buzin.

Le projet de loi correspondant serait examiné à la fin de l’année. A partir de 2018, les enfants de moins de deux ans devraient obligatoirement être vaccinés contre onze maladies. Parmi les onze vaccins susceptibles d’être rendus obligatoires figurent notamment le méningocoque C, la rougeole, la rubéole, l’hépatite B, les oreillons et la coqueluche.