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Nouvelles avancées révolutionnaires contre le SIDA : guérir la maladie plutôt que la stopper

Rédigé par , le 06 March 2014 à 08h12

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Le VIH sera bientôt soigné par injection

Le VIH sera bientôt soigné par injection

Cette semaine, les chercheurs ont publié plusieurs études sur la lutte contre le VIH. Les résultats plus qu’encourageants consistent à modifier génétiquement des cellules ou à faire une injection trimestrielle. 

Un nouveau bébé infecté par le virus du SIDA dès sa naissance est guéri. En mars, le premier nourrisson séropositif, pris en charge 11heures après sa naissance ne présentait plus aucune trace du virus après un traitement de onze mois. L’exploit s’est renouvelé. Au même moment, une conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) a lieu à Boston. C’est l’occasion de faire un point sur les avancées communiquées cette semaine.

Guérir du SIDA en modifiant génétiquement ses cellules

Après les OGM, voici les CGM : cellules génétiquement modifiées. Cette fois-ci, la modification apporte des bienfaits à la santé. Une étude américaine a modifié génétiquement des cellules immunitaires de 12 personnes malades du SIDA et qui prennent déjà un traitement. L’objectif est alors de créer une résistance naturelle au virus. Grande appréhension quand il a fallu pour la moitié des patients arrêter la prise des médicaments pendant trois mois !

Les 12 patients ont eu une perfusion injectant 10 milliards de cellules génétiquement modifiées. Un mois après, six ont donc arrêté la thérapie antirétrovirale (les cachets) tandis que les autres ont continué. Il s’agissait alors d’effectuer une mutation sur le gène « CCR5 » qui empêche l’introduction du VIH dans les cellules immunitaires. Cette mutation est très rare lorsque qu’elle est naturelle. Elle concerne 1% de la population et lui assure une résistance naturelle au VIH. Les cellules ont persisté dans le corps et la charge virale a diminué, plus encore pour les personnes ayant arrêté le traitement. La charge virale de l’un d’entre eux était même indétectable.

Ravi de cette première victoire, le Dr Carl June, professeur d'immunothérapie à la faculté de médecine de l'Université de Pennsylvanie affirme que « les cellules immunitaires T sont la clé pour éliminer le besoin de prendre des antirétroviraux toute sa vie, ce qui peut potentiellement conduire à une forme de guérison ».

Le docteur Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des allergies et maladies infectieuses, qui a financé cette recherche estime quant à lui que « ces résultats sont potentiellement importants. En effet, bien que les donneurs porteurs de la mutation CCR5 soient encore très rares, les chercheurs affirment que d’autres tests sont en cours pour améliorer l’efficacité de l’injection. Une autre piste présente des résultats…sur des singes.

Un injection guérie totalement les singes du VIH

Une petite piqure une fois tous les trois mois et hop, plus de VIH ? C’est ce que semble montrer une étude réalisée sur les singes, mais qui doit faire ses preuves sur l’homme. Deux pôles scientifiques indépendants ont réalisé cette étude sur deux groupes de singes différents : le Centers for Disease Control du gouvernement américain et par la Rockefeller University de New York. Dans les deux cas, les singes paraissaient protégés à 100% du virus du SIDA durant 10 semaines soit le temps d’efficacité de l’injection. Les scientifiques ont espoir qu’une dose fonctionnerait durant trois mois sur l’humain.

L'injection a guéri les singes à 100%Pour le docteur Robert Grand, un expert de la question du sida lié à l’université de Californie, cette découverte est l’une des « percées les plus excitantes dans la prévention du sida dont j’ai entendu parler ces derniers temps. » En effet, elle permettrait de pallier à une solution bancale jusque-là, qui permettrait au partenaire sexuel d’une personne atteinte du VIH de ne pas être infectée à son tour. La personne qui n’est pas malade prend le traitement à raison d’un cachet par jour. Les risques sont alors réduit de 90%, à condition que l’individu n’oublie pas une seule fois de prendre le médicament…ce qui était le cas à de nombreuses reprises.

Cette injection est l’espoir d’une véritable guérison, et aussi d’un frein à de nouvelles contaminations. Le premier essai sur les êtres-humains doit commencer pendant l’année en cours. Il aura lieu aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, au Brésil et au Malawi. En attendant, la première protection efficace reste le préservatif.

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L'auteur
Clémentine Billé

Bio

Clémentine Billé est rédactrice, spécialisée dans les questions sociétales relatives à la santé.Voir plus

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