Des chiens renifleurs pour détecter le paludisme
Rédigé par La Rédaction , le 05 November 2018 à 10h40
Des chiens dressés pour détecter le paludisme.
Le flair des chiens semble n’avoir aucune limite. Des chercheurs ont réussi à en dresser pour sentir le risque de coma diabétique et certains cancers. Récemment, une équipe de chercheurs britanniques et d’experts de l’ONG Medical Detection Dogs en Gambie affirment avoir dressé des chiens pour détecter le paludisme.
Des résultats encourageants avec un taux de réussite de 70%
L’équipe de chercheurs, auteure de cette expérience, a présenté les résultats de leurs travaux à la conférence annuelle de la société américaine de médecine tropicale à La Nouvelle-Orléans. Ils ont appris à des chiens à renifler des chaussettes d’enfants venant de Gambie pour détecter le paludisme. Lors des tests, ces chiens renifleurs ont obtenu un taux de réussite de 70%.
Ces enfants gambiens ont contracté la maladie sans pour autant présenter des symptômes. Une bonne partie d’entre eux ont d’ailleurs été testés positifs au parasite du paludisme, mais n’ont pas contracté de fièvre. Toutefois, celui-ci laisse sur la peau des personnes infectées une odeur atypique. L’odorat des chiens arrive à la sentir même s’il ne s’agit que de traces.
Les chercheurs sont convaincus qu’ils sont encore capables d’augmenter la précision de leur technique et de dépasser les 70% de réussite atteints lors de leur première expérience au fur et à mesure que les chiens sont entrainés. Par ailleurs, la congélation des chaussettes le temps du dressage aurait pu limiter leur efficacité pendant les tests.
Un véritable test de détection rapide, peu coûteux et non invasif
Au départ, l’objectif de cette équipe de chercheurs était de mettre au point un test de détection rapide, peu onéreux et non invasif. Celui-ci devrait contribuer à prévenir ou à limiter le risque de diffusion du parasite du paludisme dans les pays qui ont déjà réussi à éradiquer la maladie. Les personnes infectées, mais qui l’ignorent, peuvent bénéficier du traitement adapté.
Endiguer la propagation du parasite revêt une importance vitale aussi bien sur le plan humain qu’économique. Chaque année, le nombre de décès liés au paludisme s’élève à 445 000 dans le monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Pourtant, ce chiffre continue d’augmenter depuis quelques années. De plus, les pays à faible revenu sont les plus durement touchés.
A terme, cette technique peut également être utilisée à d’autres fins. D’après Steven Lindsay, entomologiste à l’université de Durham et auteur principal de l’étude, il est envisageable de placer ces chiens renifleurs aux points d’entrée d’un pays au même titre que les chiens dédiés à la recherche de drogues, de fruits et légumes, etc.