SJSR, une maladie génétique à l’origine d’insomnie
Rédigé par La Rédaction , le 05 February 2019 à 12h23
SJSR ou Syndrome des Jambes Sans Repos
L’être humain passe un tiers de sa vie à dormir. Pour cause, le sommeil joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de l’organisme. Ainsi, les troubles du sommeil ont forcément un impact négatif sur sa santé et son bien-être. Jusqu’à 15 % des adultes insomniaques souffrent du SJSR.http://sante.lefigaro.fr/article/une-personne-insomniaque-sur-dix-souffre-aussi-d-un-syndrome-des-jambes-sans-repos/
Un mal sournois totalement imperceptible durant la journée
Le SJSR ou syndrome des jambes sans repos est une pathologie décrite pour la première fois en 1672. Il se traduit par des sensations de décharges électriques, de désagréables impatiences ou encore de fourmillements. Aussi baptisé maladie de Willis-Ekbom, il se manifeste par un besoin irrésistible de bouger. Les malades ne peuvent s’empêcher de remuer les jambes pour évacuer les douleurs ressenties.
D’après le Pr Yves Dauvilliers, neurologue et responsable du Centre du sommeil au CHU de Montpellier, les manifestations du SJSR surviennent toutes les 30 à 40 secondes, à intervalles réguliers. Elles sont susceptibles de durer 10 secondes et de persister jusqu’au petit matin. Ces mouvements sans arrêt des jambes provoquent des éveils nocturnes et de l’insomnie.
Si son mécanisme n’est pas toujours complètement défini, il est déjà établi que le SJSR serait un trouble du système nerveux lié à une insuffisance de la dopamine. Ce messager chimique est crucial au contrôle des mouvements. Lorsque la dopamine manque, l’activité de la moelle épinière devient hypersensible, ce qui explique les sensations de décharges électriques.
Une aggravation des symptômes pendant les périodes d’inactivité
Outre le manque de dopamine, la composante génétique occupe une place importante dans la survenue du SJSR. En effet, il arrive dans beaucoup de cas que celui-ci affecte plusieurs générations d’une même famille. Cette maladie neurologique touche en majorité les femmes. En général, le SJSR se manifeste avant l’âge de 20 ans et s’aggrave avec le temps.
En cas de syndrome léger, une bonne hygiène de vie et du sommeil s’avère suffisante. Cela implique l’arrêt du tabac, de l’utilisation excessive d’écrans, etc. Par contre, pour les formes modérées à sévères, un traitement médicamenteux est nécessaire. Toutefois, il est primordial de prendre les médicaments à petites doses. Une augmentation de la posologie engendre une élévation de la dopamine et des complications.
Par ailleurs, le Pr Yves Dauvilliers préconise de revoir certains traitements, en particulier les neuroleptiques et les antidépresseurs. Ces médicaments peuvent favoriser le SJSR. Le mieux est d’opter pour une médecine personnalisée et d’adapter le traitement à chaque patient. Les recherches sont orientées dans ce sens pour développer un traitement individualisé suivant la sévérité du trouble.
Source : Lefigaro.fr