Le cancer du poumon se féminise dangereusement
Rédigé par La Rédaction , le 05 January 2018 à 10h51
Traitement pour le cancer
Au début du 20ème siècle, le cancer féminin du poumon constituait une maladie rare. Ces deux dernières décennies, son incidence a fortement grimpé dans les pays développés. Le cancer du poumon est en passe de devancer le cancer du sein comme première cause de décès par cancer chez les femmes.
Le rôle crucial du féminisme dans la hausse du tabagisme
En France, le cancer du sein reste encore le cancer le plus mortel chez les femmes avec près de 12 000 décès pour l’année 2017. Cependant, le cancer du poumon a progressé de manière alarmante. Cette maladie, considérée autrefois comme essentiellement masculine, a fait plus de 10 000 morts sur la même période. La hausse du nombre de fumeuses n’est pas étrangère à cette explosion.
Selon l’épidémiologiste Catherine Hill, les femmes ont commencé à fumer davantage dans les années 1960. La génération qui les a suivies a fumé autant, voire même plus, que les hommes. En 1953, seulement 17% des femmes fumaient contre 72% des hommes. Depuis, le tabagisme féminin n’a cessé d’augmenter. Par contre, le tabagisme masculin a constamment baissé.
D’après une étude menée par l’Institut national de la prévention et de l’éducation à la santé en 1999, ce phénomène s’explique en premier par le désir d’égalité des sexes. De plus, la femme moderne trouve dans le tabac un véritable réconfort face aux problèmes de la vie familiale et la vie professionnelle.
La prévention comme solution au cancer féminin du poumon
Le cancer du poumon lié au tabagisme se déclare en moyenne 20 à 30 ans après le début de la consommation. Les progrès dans les traitements de ce cancer ont permis d’améliorer de façon significative la survie sans progression et la survie globale à 12 ou 24 mois. Leur impact sur la survie à long terme demeure néanmoins très faible.
Comme le pronostic reste particulièrement sombre pour le cancer du poumon, un diagnostic précoce revêt une importance vitale pour mieux le soigner selon le Dr Nicolas Girard, onco-pneumologue. Ce spécialiste recommande ainsi le dépistage systématique chez les fumeuses. Les femmes affichent une plus grande sensibilité aux effets du tabac due à leurs mécanismes de défense et de détoxification moins développés.
Par ailleurs, il convient de renforcer les mesures de prévention proposées dans le Programme national de réduction du tabagisme. Arrêter de fumer est bien mais ne jamais commencer est encore mieux.