Anthrax en Sibérie, le résultat du réchauffement climatique
Rédigé par La Rédaction , le 04 August 2016 à 17h58
L'Anthrax aurait d'abord contaminé les rennes puis serait transmis à l'homme notamment par la consommation de viande.
Les différentes activités de l’Homme ne sont pas sans conséquences sur l’environnement. Le réchauffement climatique en fait partie et ses impacts sont des plus désastreux. En Russie, la région de Yamalo-Nenets vient notamment d’être placée en quarantaine suite à une épidémie d’Anthrax causée par la fonte du permafrost.
Une maladie infectieuse aigüe touchant l’animal et l’homme
L’Anthrax est une maladie infectieuse aigüe également connue sous les appellations de fièvre charbonneuse ou de maladie du charbon. Anthropozoonose, elle est provoquée par la bactérie Bacillus anthracis. Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, elle est utilisée comme arme bactériologique. D’ailleurs, elle a fait l’objet d’une large médiatisation à la suite d’un attentat aux Etats-Unis tuant cinq personnes fin 2001.
L’Anthrax se présente sous trois formes chez l’homme. La plus répandue est la forme cutanée contractée suite à une coupure ou une égratignure. La deuxième est la forme intestinale due à l’ingestion d’aliments contaminés. La dernière est la forme pulmonaire causée par l’inhalation de spores dans l’air. En l’absence d’un traitement adéquat dans les meilleurs délais, la maladie peut entraîner la mort.
D’après l’agence de presse RIA Novosti, l’épidémie récente de fièvre charbonneuse dans la région de Yamalo-Nenets du Grand Nord russe a fait une victime, 90 personnes hospitalisées et 2 300 rennes morts. En Sibérie, les derniers cas de maladie du charbon recensés remontent à 75 ans lors de l’épidémie de 1941.
Une hausse significative des températures à l’origine du dégel
De nombreux spécialistes comme Jean-Michel Claverie de l’Institut de microbiologie de la Méditerranée ont déjà sonné l’alarme sur les dangers potentiels que représente le dégel du permafrost. Couvrant l’Alaska, le Groenland et la Russie, ce sol éternellement gelé renferme des gaz, du méthane et des bactéries d’un autre temps emprisonnés dans la glace.
Tous les ans, entre 30 et 60 cm du permafrost fondent quand il commence à faire chaud. Le réchauffement climatique a toutefois aggravé le phénomène. Cet été, la température avoisine les 35°C si la normale n’est que de 17°C. Des zones situées généralement en profondeur se trouvent exposées à l’air libre libérant virus et bactéries inactifs durant des siècles, voire des millénaires.
Selon NBC News, une carcasse de renne contaminée est à l’origine de l’épidémie d’Anthrax . Pour éviter la propagation de la maladie, les autorités russes ont dépêché sur place des experts militaires pour analyser la situation et incinérer les cadavres d’animaux. De même, ils ont administré un traitement préventif aux populations locales et environnantes et vacciné les animaux.