De nouvelles armes pour lutter contre le choc septique
Rédigé par La Rédaction , le 03 November 2017 à 11h57
Le choc septique est une des principales causes de mortalité dans les hôpitaux.
Le choc septique correspond à une diminution brusque de la circulation sanguine, consécutive à des frissons accompagnés d’une élévation de la température, causés par des bactéries mises en évidence par la coloration Gram-. Chaque année, cette affection est à l’origine de plus de 5 millions de morts dans le monde.
Des traitements dépendants essentiellement des causes
Provoqué par la présence de toxines bactériennes dans le sang, le choc septique entraine une insuffisance du fonctionnement cardiaque. En général, cela se traduit par une accélération du rythme cardiaque et du rythme respiratoire associée à une réduction du pH de l’organisme et du volume des urines éliminées. L’ensemble de ces symptômes survient chez un patient déjà fébrile.
Une personne victime de choc septique doit être immédiatement placée en soins intensifs. Le traitement administré dépend essentiellement de la cause. Néanmoins, il est indispensable de remplir en premier lieu son système circulatoire par des perfusions de soluté. De même, il est nécessaire de maintenir la ventilation et de faire une injection de dopamine afin de garantir le tonus vasculaire.
De plus, l’administration précoce d’antibiotiques à large spectre et spécifiques constitue une priorité avant même l’obtention des résultats de l’antibiogramme. Actuellement, des médecins étudient également la possibilité de filtrer le sang des patients via des systèmes de dialyse. Le but est d’éliminer les toxines produites par la paroi des bactéries. D’autres pistes sont en cours d’étude.
Une protéine humaine utilisée comme outil thérapeutique
L’Organisation mondiale de la santé a récemment qualifié le choc septique de problème de santé publique majeur. Encore méconnu, ce fléau tue une personne toutes les 3 à 4 secondes dans le monde. En Europe et aux Etats-Unis, il fait toujours partie des premières causes de mortalité à l’hôpital. Ainsi, il est impératif de trouver rapidement de nouvelles armes contre cette affection.
Dans cette perspective, des chercheurs français ont découvert une protéine humaine capable de se débarrasser des toxines bactériennes de type LPS dans le sang. Cette protéine, appelée PLTP, les transfère dans les particules de transport du cholestérol retournant au foie et permet leur élimination dans la bile selon Laurent Lagrost, du Centre de Recherche Lipides, Nutrition et Cancer.
Afin d’obtenir cette protéine recombinante à une concentration plus élevée que celle dans le plasma humain, les chercheurs ont eu recours à des lapines transgéniques. Ces dernières la produisent dans leur lait, une technique ayant fait ses preuves. Des essais cliniques sont déjà prévus pour tester son innocuité et son efficacité sur l’homme.