Chirurgie de l’obésité, l’importance du suivi à long terme

L’Organisation Mondiale de la Santé définit l’obésité comme une accumulation excessive ou anormale de graisse corporelle pouvant nuire à la santé. La chirurgie bariatrique figure parmi les traitements disponibles contre ce fléau devenu mondial. Si les résultats sont spectaculaires, un suivi à vie s’impose pour prévenir les risques de complications.

Des patients perdus de vue malgré les recommandations de la HAS

A l’heure actuelle, la chirurgie bariatrique constitue l’unique moyen pour les patients atteints d’obésité d’obtenir une perte de poids significative sur le long terme. Elle consiste à modifier le système digestif en réduisant le volume de l’estomac ou bien en court-circuitant une partie de l’estomac et de l’intestin grêle. Entre 2006 et 2017, 450 000 interventions ont été réalisées en France dont 80% sur des femmes.

Grâce aux évolutions des techniques chirurgicales et aux bilans préopératoires approfondis, la mortalité opératoire est inférieure à 1%. Le véritable défi concerne la prévention des échecs et des complications. L’obésité étant une maladie chronique, cela implique la mise en place d’un suivi à vie, tant sur le plan nutritionnel que psychologique.

Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé, un patient opéré doit être vu par un médecin au moins quatre fois durant la première année suivant son opération, puis une à deux fois par an. Or, 30% d’entre eux sont rapidement perdus de vue. Au-delà des cinq ans, 80% ne font plus l’objet d’un suivi médical.

Des patients plus focalisés sur la perte pondérale après la chirurgie

La mise en place d’un suivi sur le long terme des patients ayant subi une chirurgie bariatrique a pour but d’éviter les contrecoups psychologiques et les carences tout en prévenant la reprise de poids. En effet, la perte pondérale qui suit l’opération est une perte de poids anormale. Elle est à la fois trop rapide et trop importante.

Pourtant, les patients se focalisent souvent sur le nombre de kilos perdus selon le Dr Brigitte Rochereau, médecin nutritionniste dans les Hauts-de-Seine. Il est indispensable d’établir un programme d’activité physique pour prévenir la perte musculaire et une diététique adéquate pour éviter les carences nutritionnelles. De plus, des interventions de chirurgie esthétique sont généralement à prévoir pour enlever l’excès de peau.

Afin de toujours suivre les patients, le Centre médico-chirurgical de l’obésité de la clinique Paul-Picquet à Sens organise des ateliers culinaires diététiques pour futurs et anciens opérés. Ainsi, ils peuvent échanger entre eux tant sur l’avant que l’après-chirurgie. Cela leur permet en plus de garder le contact et le cas échéant, d’avoir du soutien lors des moments difficiles.