Ebola : L'épidémie avance, les pays frontaliers en état de siège
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 03 April 2014 à 08h25
Un équipe de décontamination dans les rues de Conakry
Les pays d’Afrique de l’Ouest se mobilisent actuellement pour enrayer l’épidémie et éviter qu’elle ne se propage dans le reste de l’Afrique.
L'Afrique de l'Ouest en état de siège
Connu depuis 1976, le virus Ebola fait partie des plus mortels de la planète. Avec un taux de survie variant de 50% à 10%, les pays voisins du foyer principal, en Guinée, prennent des mesures pour éviter la propagation de ce virus. Cela n’aura toutefois pas empêché Ebola de s’exporter, huit cas de fièvre hémorragique ont été déclarés au Liberia et six autres cas pour la Sierra Léone. Depuis le mois de janvier, début de l’épidémie, 131 cas ont été recensés dont 82 sont décédés a rapporté l’AFP mardi.
Le Sénégal a déjà fermé ses frontières avec la Guinée et le Mali, ainsi que le Maroc prennent actuellement des mesures pour éviter l’arrivée du virus chez eux, les aéroports marrocains filtrent par exemple l'arrivée de passagers en provenances de Guinée. L’Arabie Saoudite a elle aussi pris les devants en levant de manière temporaire l’attribution de visas pour les pèlerins guinéens et libériens souhaitant se rendre à la Mecque.
Les médecins sont tous particulièrement vigilants et inquiets quant aux cas de fièvre relevés dans la capitale guinéenne Conakry. En effet, avec 2 millions d’habitants, la capitale rassemble un cinquième de la population du pays. Le risque d’infection pourrait très bien, du fait de l’insalubrité d’une grande partie de la ville, poser de sérieux problèmes au personnel médical déjà sur place.
Maladie foudroyante à transmission lente
Le virus Ebola ne se transmet heureusement pas par l’air, mais par contact direct (au niveau de la peau ou des muqueuses), par le sang ou les sécrétions de personnes infectées vivantes ou mortes. Il se transmet également de manière indirecte par milieux interposés - quand un environnement est contaminé - notamment l’eau. Les symptômes les plus courants sont l’apparition subite de fièvre accompagnée d’une lourde fatigue, d’une irritation de la gorge et de courbatures sur la totalité du corps. S’en suit des vomissements, une éruption cutanée intense, une diarrhée ainsi qu’une insuffisance rénale et hépatique. Dans certains cas, ces symptômes sont accompagnés d’hémorragies internes ou externes, ce qui lui doit l’attribut de « fièvre hémorragique ».
Aucun antivirus n’est connu à ce jour contre la fièvre Ebola, mais il semblerait, du fait de son mode de transmission, qu’une protection physique totale (comportant, masque, gants et combinaison hermétique intégrale) soit suffisant pour ne pas contracter le virus. Par ailleurs, seules des mesures préventives peuvent être mise en place pour enrailler la propagation du virus : l’isolement des malades, la désinfection automatiques des domiciles des personnes infectées et une campagne d’information importante. À ce titre, les rituels funéraires, qui dans cette partie du monde nécessitent de toucher le défunt sont notamment pointés du doigt dans la transmission du virus. Ce serait par ce biais là que le virus s’est propagé dans la capitale guinéenne et jusqu’au Sierra Léon.