Virus Zika et menaces d’affection neurologique grave
Rédigé par La Rédaction , le 02 March 2016 à 10h45
Le virus du Zika, transmis principalement par le moustique tigre favoriserait l’apparition du syndrome de Guillain-Barré, une affection neurologique pouvant être grave.
Si le Zika est déjà incriminé dans la recrudescence des cas de microcéphalie sur des bébés au Brésil, les chercheurs affirment maintenant que le virus peut causer le syndrome de Guillain-Barré-Strohl. Tel est le résultat d’une étude menée sur la base des données collectées en 2013-2014 en Polynésie française.
Un lien confirmé mais un mécanisme encore non défini
Les infections à virus de Zika sont en général des infections virales bénignes, passant même inaperçues. Elles sont souvent asymptomatiques. Toutefois, les épidémies récentes coïncidant avec la hausse du nombre de cas de syndrome de Guillain-Barré ont amené les scientifiques à chercher un lien entre le virus et cette affection neurologique. Les résultats confirment leurs craintes.
L’étude a été réalisée sur 42 sujets atteints du syndrome de Guillain-Barré. Ils ont été admis au centre hospitalier de Papeete en Polynésie française lors des épidémies de Zika de 2013-2014. 97% ont eu des anticorps suggérant une contamination récente. 88% ont affirmé avoir présenté les symptômes de la fièvre de Zika une semaine avant les premières manifestations de la maladie neurologique.
Cette étude a aussi permis d’établir que le syndrome de Guillain-Barré dû au Zika se déclare plus rapidement comparé aux formes de la maladie provoquées par d’autres virus. De même, la responsabilité du virus de la Dengue est définitivement écartée. Par contre, les chercheurs ne sont pas arrivés à identifier précisément le mécanisme biologique en cause.
Le syndrome de Guillain-Barré et ses complications
Le syndrome de Guillain-Barré est une maladie auto-immune survenant suite à des agressions virales. Les anticorps s’attaquent à la myéline autour des axones. Cette atteinte inflammatoire affecte le système nerveux périphérique provoquant soudainement des déficits moteurs et des troubles sensitifs allant jusqu’à la paralysie, une urgence en neurologie. Ils s’accompagnent de perte partielle ou totale des réflexes.
Les premiers symptômes du syndrome de Guillain-Barré se manifestent au niveau des jambes et évoluent progressivement vers le haut du corps. La sévérité de la maladie varie en fonction des atteintes et de leurs localisations. Si certaines formes ne laissent pas de séquelles, d’autres sont par contre plus graves. Elles peuvent entraîner une altération de la motricité, des troubles respiratoires et de déglutition définitifs.
Un diagnostic précoce s’avère essentiel afin d’administrer le traitement adéquat dans les plus brefs délais. Cela consiste en une injection d’immunoglobulines ou une plasmaphérèse dans un centre de soins aigus. Les auteurs de l’étude recommandent ainsi aux services de santé de se préparer dans ce sens pour accueillir et traiter efficacement les patients.
