Amputation : une prothèse révolutionnaire fixée à l’os du patient autorisée aux États-Unis
Rédigé par Charlotte Canonne , le 30 July 2015 à 15h32
Une prothèse à ancrage osseux autorisée aux États-Unis - Crédit : Integrum
La réadaptation après une amputation peut se révéler être très difficile. Entre les douleurs du membre fantôme (lorsque la personne ressent une vive douleur dans un membre qu’elle n’a plus) et les douleurs liées à la prothèse, les gestes quotidiens peuvent être un véritable calvaire. Bien heureusement la médecine ne cesse d’évoluer et met tout en œuvre pour améliorer la vie des individus. C’est notamment le cas avec cette prothèse directement connectée au squelette du patient. On explique…
Une prothèse directement implantée dans l’os amputé
La Food and Drug Administration (FDA) vient tout juste d’autoriser l’utilisation et la commercialisation d’une prothèse à ancrage osseux. Cette prothèse est réservée aux personnes amputées au-dessus du genou qui ne peuvent pas recevoir, par conséquent, une prothèse classique. Les prothèses habituelles sont conçues sous forme de chaussette à enfiler contenant une emboîture. Le problème est que ces prothèses sont tout à fait inadaptées pour les personnes amputées au-dessus du genou. C’est pourquoi la « Osseoanchored Prostheses for the Rehabilitation of Amputees », développée par la société suédoise Integrum, vient tout juste d’être acceptée par la FDA.
Cette prothèse révolutionnaire s’intègre directement dans l’os, ce qui ôte toutes les contraintes résultant de l’emboîture. Le membre récupère des fonctions plus vastes puisque la connexion est directement faite avec le membre artificiel. Seul point négatif : sa pose investit deux interventions chirurgicales. Durant la première, les chirurgiens s’emploient à fixer dans l’os une vis en titane. Durant la seconde, qui est réalisée six mois plus tard afin de laisser la cicatrisation suivre son cours (les cellules osseuses colonisent le titane et s’y agrippent), les chirurgiens installent une pièce complémentaire qui permettra à la prothèse de se fixer.
Après cette intervention, six mois de rééducation sont nécessaires, ce qui est relativement peu pour une chirurgie de cette importance. Selon la FDA, ce type de prothèse concernerait environ 4 000 personnes aux États-Unis. Bonne nouvelle, cette prothèse dite d’ostéo-intégration est déjà utilisée en France, la première opération s’est déroulée en 2007 à Montpellier ! Seul le prix reste compliqué : l’intervention coûte 35 000 euros et n’est pas remboursée par la Sécurité Sociale…