Une forme de conscience après 15 ans d’état végétatif
Rédigé par La Rédaction , le 28 September 2017 à 12h50
Certaines fonctions cérébrales peuvent être rétablies par stimulation.
L’état végétatif est défini comme un état de conscience altérée caractérisée par une ouverture des yeux, spontanée mais sans conscience. Les réactions consistent seulement en des réflexes. Ainsi, les mouvements oculaires demeurent possibles. Par contre, l’individu n’est pas capable de poursuite visuelle. L’état végétatif peut être persistant, chronique ou permanent.
Un état de conscience minimale par la stimulation nerveuse
Jusqu’ici, il a été admis que l’état végétatif est irréversible. Même si les zones cérébrales qui assurent le contrôle des fonctions vitales comme la respiration ne sont pas abîmées, celles en charge du contrôle des fonctions psychiques supérieures sont touchées et/ou déconnectées du reste du cerveau. Des neuroscientifiques ont pourtant réussi à « réveiller » un individu dans un état végétatif depuis 15 ans.
Cet exploit est l’œuvre de chercheurs de l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod de Bron et de l’hôpital neurologique Pierre Wertheimer de Lyon. Agé de 35 ans, le patient a été victime d’un accident de voiture ayant entrainé des lésions cérébrales. Les neuroscientifiques ont stimulé son nerf vague pour activer le réseau thalamo-cortical.
D’abord, ils lui ont implanté des électrodes sur le nerf vague et un générateur programmable sous la peau. Ensuite, ils lui ont envoyé toutes les cinq minutes des impulsions électriques de trente secondes. Au bout d’un mois, ils ont constaté des signes de conscience minimale. Cela prouve que la plasticité et la réparation du cerveau restent possibles.
Une avancée importante mais une généralisation impossible
Sur le plan clinique, les résultats de cette expérience constituent une avancée majeure, même si les chercheurs sont conscients que le patient ne recouvrira pas entièrement son autonomie. En effet, il a de nouveau la capacité de suivre du regard des personnes ou des objets. De même, il arrive à tourner la tête quand les chercheurs le lui ont demandé.
En plus de comprendre les ordres, le patient semble aussi avoir une réelle présence dans son environnement. Il apparait effrayé quand quelqu’un se rapproche brusquement de son visage. Par ailleurs, il a versé des larmes à deux reprises, la première fois spontanément et la seconde en entendant sa chanson favorite. Malheureusement, la généralisation de ce protocole s’avère impossible.
Pour cause, la réalité médicale de chaque patient est unique. La nature et la gravité des lésions cérébrales sont également différentes. Pour le Dr David McGonigle de l’université de Cardiff, il convient de ne pas donner de faux espoirs aux autres malades. Pour l’heure, il s’agit juste de données préliminaires d’une étude menée sur un seul patient.