Un système robotisé pour une main à 7 doigts
Rédigé par Marie Penavayre , le 21 July 2014 à 12h09
Un système robotisé développé au MIT (Massachusetts Institute of Technology) permettrait à son utilisateur d’accomplir d’une main des tâches qui nécessitent généralement d’en utiliser deux.
Un gant doté de deux doigts robotisés situés de part et d’autre de la main
Ouvrir une cannette de soda ou tenir une tasse de café tout en le remuant avec une cuillère en utilisant une seule main : jusqu’ici impossible ? C’était sans compter sur le projet du MIT, récemment révélé lors de la Robotics: Science and Systems conference à l’Université de Berkeley en Californie. Loin encore de transformer radicalement votre mode de vie, ce système permettrait d'aider les personnes amputées ou les personnes âgées à effectuer les activités de leur vie quotidienne.
Les doigts robotisés coordonnés avec les doigts humains
Les chercheurs ont d’abord étudié différents modèles de préhension, c'est à dire différentes façon de saisir un objet avec sa main. Les positions respectives des doigts ont été enregistrées puis analysées afin d’en déduire les combinaisons-types. Les analyses ont montré que, peu importe la taille et la forme de l’objet, nous utilisons généralement deux ou trois mouvements basiques pour saisir un objet. Les chercheurs ont alors associé les capteurs détectant la position des doigts à un algorithme, afin de synchroniser les doigts artificiels avec les doigts humains.
Parfaitement autonome, ce système permettrait à l’utilisateur de manœuvrer ses doigts robotisés sans les commander, de façon naturelle et intuitive. D’après l’équipe du MIT, avec un peu d’entrainement, la personne ne tardera pas à percevoir le système comme une extension de sa propre main et comme une partie intégrante de son corps.
Pour le moment, le système se limite à saisir et relâcher un objet. La prochaine étape consistera à adapter la forme et la taille de l’objet à la force requise pour le saisir, afin d’élargir la palette d’actions du système.
Le professeur Asada de l'Université du MIT espère aussi réduire la taille du système d’un tiers, et le rendre flexible. « Nous pourrions intégrer le système dans une montre ou un bracelet duquel les doigts sortiraient et qui, une fois la tâche accomplie, se rétracteraient. »
Une surenchère technologique qui aborde certains enjeux du transhumanisme
Ce défi technologique laisse entrevoir une ambition transhumaniste nourrie par la science-fiction. Le développement de l'exosquelette ReWalk engageait déjà lui aussi une réflexion sur les conséquences socio-éthiques de son utilisation. Reste à définir les limites de l'application d'un tel système…