Iris, un nouvel espoir pour les non-voyants
Rédigé par Alexis Van Wittenberghe , le 20 January 2014 à 10h22
Le projet IRIS (Intelligent Retinal Implant Systems) a pour but de palier à la déficience rencontrée au niveau des cellules de l'œil qui captent la lumière.
Les premiers tests cliniques de lunettes pour remplacer l'oeil.
Et si un non-voyant pouvait voir à nouveau ? C’est le pari qu’a fait Pixium Vision, jeune société française fondée en novembre 2011 par le docteur Bernard Gilly et le professeur José Alain Sahel. Installé dans les locaux de l’Institut de la Vision à Paris, Pixium travaille en étroite collaboration avec plusieurs organismes référents comme l’Université Pierre et Marie Curie, ou encore le CHNO, le centre hospitalier national d’Ophtalmologie (les Quinze-Vingts).
A propos d’IRIS
Le projet IRIS (Intelligent Retinal Implant Systems) a pour but de « remplacer les photorécepteurs de l’œil et stimuler les cellules ganglionnaires de la rétine pour qu’elles envoient au cerveau un signal via le nerf optique ». Il s’agit de palier à la déficience rencontrée au niveau des cellules de l’œil censées capter la lumière et traduire l’information dans le cerveau. Constitué d’un implant sous cutané, d’une paire de lunette munie d’une caméra et d’un ordinateur de poche, le système IRIS fait office de yeux pour le patient.
Malheureusement, cette solution miracle n’est réservée qu’à un seul type de cécité pour le moment. Celle qui apparait à la suite de troubles dégénératifs de l’œil lié aux photorécepteurs. Les personnes touchées par la dégénérescence maculaire liée à l’âge ou la rétinopathie pigmentaire (ces maladies se caractérisent par la dégénérescence des cellules responsables de la vision) sont aussi concernées.
Les tests cliniques ont débuté en Avril 2013 et devraient fournir les premiers résultats courant 2014. Néanmoins Pixium Vision devra attendre 2015, date de la fin des essais cliniques pour pouvoir homologuer leurs implants aux normes européennes et ainsi développer leur marché.
Projets et développement
D’ici là, Pixium continue dans sa lancé et a annoncé développer la deuxième génération d’implants, IRIS2. Le dispositif sera équipé d’une caméra biomimétique qui capte l’information de la même manière que la rétine. Ce dernier partage le même support que son prédécesseur mais offrira bien plus en termes d’informations et de qualité d’images perçues. La troisième génération d’implant qui se fera sous la rétine, IRIS3, est déjà en cours de développement et devrait encore repousser les limites de la médecine ophtalmologique.
L’arrivée de Sofinnova Partners dans le capital de Pixium en octobre 2013 ne peut que pousser le consortium français vers l’avant. En effet, le groupe d’investissement qui a injecté 15 millions d’euros dans le projet devient l’actionnaire majoritaire du groupe. Ce n’est pas la première fois que les deux français collaborent avec Sofinnova Partners. En 2005 ils ont fondé avec succès la société Fovea Pharmaceuticals, société spécialisée dans les maladies oculaires.
Suivant les propres mots de Bernard Gilly, le fondateur du groupe, « le soutien de nos investisseurs nous donne les moyens de finaliser les essais cliniques d'Iris et d'envisager une autorisation réglementaire dans les deux prochaines années. Les fonds levés seront aussi utilisés pour développer les prochaines générations du système Iris [...] ». La route est encore longue pour la société française et les attentes sont importantes dans ce domaine. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, près de 285 millions d’individus sont malvoyants sur la planète.