Transfert de nerfs, un espoir pour les tétraplégiques
Rédigé par La Rédaction , le 08 July 2019 à 11h59
Des tétraplégiques retrouvent la mobilité de leurs mains
En Australie, treize jeunes patients tétraplégiques ont retrouvé une bonne partie de la mobilité de leurs bras grâce au transfert de nerfs. Cette nouvelle technique chirurgicale a permis de rétablir la puissance musculaire des patients paralysés. Cette prouesse médicale est à mettre à l’actif d’une équipe de chirurgiens de Melbourne.
Une technique complémentaire du transfert tendineux
Chaque année, entre 250 000 et 500 000 personnes sont victimes d’accidents qui provoquent des lésions à la colonne vertébrale avec des atteintes à la moelle épinière. Dans plus de 50 % des cas, elles engendrent une tétraplégie, selon les auteurs de cette étude australienne publiée dans la revue The Lancet. Le transfert de nerfs représente ainsi un espoir pour des millions de patients.
Cette nouvelle technique chirurgicale consiste à connecter les nerfs paralysés sous la blessure à la colonne vertébrale à des nerfs fonctionnels situés au-dessus de celle-ci. Ce qui permet de réanimer le muscle paralysé et de rétablir le contrôle volontaire. La phase chirurgicale a été suivie d’une thérapie physique intensive pendant deux ans.
Le transfert de nerfs a été accompli en complément d’une autre technique couramment utilisée dans le traitement de la tétraplégie. Il s’agit du transfert tendineux. Le chirurgien réinstalle des muscles actifs, qui sont dédiés à des fonctions précises, pour une autre fonction. L’objectif est de permettre le travail des muscles paralysés, tandis que le transfert nerveux les réanime.
Des améliorations tangibles pour treize patients sur seize
Seize patients ont été traités dans le cadre de cette étude menée par l’équipe de chirurgiens de l’Austin Health à Melbourne. Au total, ils ont réalisé 59 transferts de nerfs sur l’ensemble des participants. Chez dix d’entre eux, le transfert nerveux a été associé à la technique de transfert tendineux pour améliorer la fonction de la main.
Globalement, les transferts de nerfs ont été une réussite. La technique demande de plus petites incisions et entraine moins de temps d’immobilisation. Par ailleurs, treize des seize patients sont de nouveau capables de tendre les bras, d’ouvrir et de fermer les mains, et de manier des objets. Par contre, les trois autres patients n’ont pas répondu favorablement.
Néanmoins, les auteurs de l’étude reconnaissent quelques limites à la technique de transfert nerveux. D’une part, les interventions doivent être effectuées dans les six à douze mois après la blessure pour donner de meilleurs résultats. D’autre part, les améliorations peuvent n’être visibles qu’après de nombreux mois, voire quelques années. Le transfert de nerfs est tout de même une véritable avancée.
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