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Affaire Marina : enfin des pistes pour améliorer la protection de l’enfant

Rédigé par , le 30 June 2014 à 08h55

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Le défenseur des droits et la défenseuse de l’enfance avaient confié à Alain Grevot la mission de rédiger un rapport pour comprendre les raisons de la mort de la petite Marina et éviter qu’un tel drame puisse se reproduire à l’avenir. Ses préconisations sont publiées ce lundi 30 juin.

Elle avait 8 ans. Rappelez-vous, en 2009, la petite Marina décède des suites des maltraitances acharnées de ses parents, dans le département de la Sarthe. Pourtant, son cas avait été signalé à plusieurs reprises, mais les investigations et autres visites étaient toujours classées sans suite. Comment les autorités spécialisées ont-elles pu laisser se produire un tel drame ? Quels sont les dysfonctionnements des institutions concernées ? Comment faire en sorte que cela ne se reproduise pas ? C’est à ces questions que s’efforce de répondre dans un rapport commandé par le défenseur des droits et la défenseuse de l’enfance à Alain Grevot, conseiller à l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée.

Des « moments ratés » et de « nombreux dysfonctionnements »

Ce rapport dénonce « des tas de moments ratés, où des informations préoccupantes, des signalements, auraient pu être faits » explique à l’AFP Marine Derain, la défenseure des enfants. En effet, plusieurs acteurs différents n’ont pas su ou pas voulu voir ce qui se passait.

Dans un premier temps, le médecin scolaire n’a pas considéré que sa situation était urgente malgré des traces apparentes et évidentes de maltraitances. Ensuite, l’enquête de gendarmerie a conclu à un classement sans suite. Ce qui a sûrement, bien qu’involontairement, orienté les services de l’Aide sociale à l’enfance à ne rien déclarer d’anormal.

Effectuer des investigations conjointes

Afin d’empêcher qu’une telle tragédie se reproduise, Alain Grevot recommande dans son rapport de  «permettre de conduire, pendant une période limitée, des investigations conjointes associant enquête de police ou de gendarmerie et évaluation socio-éducative» si un cas de maltraitance est suspecté. Sur une durée limitée, ce dispositif a pour objectif d’observer « une vision d’ensemble de la situation de l’enfant »

De plus, le rapport préconise de mettre en place une circulaire qui explicitera que le classement sans suite d’une plainte ou une absence d’infraction au pénal dans des cas de maltraitance infantile «ne puisse être interprété par les travailleurs sociaux comme une absence de danger» car cela ne garantit pas un «contexte familial protecteur pour l'enfant». Il est également prévu dans ce rapport que la cour d’assises ait la possibilité de retirer l’autorité parentale de toute une fratrie. Plus de détails sur ces préconisations seront livrées à l’automne prochain.

Les deux parents de Marina ont été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle. Une peine méritée lorsque l’on connait la liste des sévices subis par l’enfant, aussi longue que cruelle. 

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L'auteur
Emmylou Drys

Emmylou Drys

Rédacteur

Bio

Emmylou Drys est rédactrice, spécialisée dans les questions médicales.Voir plus

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