L'âge du père : un facteur pouvant jouer dans l'apparition de troubles psychiatriques chez l'enfant

Une équipe de chercheurs américano-suédoise vient de publier une étude qui montre l'étroit lien qu'il y a entre une paternité tardive et l'apparition de troubles d'ordre psychologique chez l'enfant.

Une étude américano-suédoise menée conjointement par l’Université d’Indiana (Nord-Est des États-Unis) et l’Institut Karolinska, basée à Stockholm, met en avant le lien entre l’âge avancé du père à la naissance du bébé et l’apparition de pathologies psychiatriques chez ce dernier. Les résultats sont parus dans le Journal of the American Medical Association Psychiatry du 26 février.

« Nous avons été choqués par les résultats de cette étude »

Trouble bipolaire, déficit d’attention, autisme, problème de drogue voire même schizophrénie, la liste des troubles psychiatriques pouvant être induits par l’âge du père est longue. Pour mener à bien leurs recherches, les scientifiques ont analysé les données médicales de toutes les personnes nées en Suède entre les années 1973 et 2001. « Nous avons été choqués par les résultats de cette étude » a déclaré l’auteur principal de ces travaux, Brian D’Onofrio, professeur adjoint de psychologie à l’Université d’Indiana.

Les chercheurs ont comparé à deux âges différents pour le père les risques liés aux troubles psychiatriques chez l'enfant. Ainsi, entre un enfant d’un père âgé de 24 ans et un enfant dont le père est âgé de 45 ans, ce dernier présente 25 fois plus de risque d’être atteint de troubles bipolaires, de même qu’il présente 13 fois plus de risque de souffrir d’un trouble de l’attention et 3,5 fois plus de risque d’être touché par l’autisme. Les scientifiques ont par ailleurs relevé que ces jeunes étaient plus facilement sujets à des problèmes de drogue et à un comportement suicidaire (2,5 fois plus élevé).

« Les liens spécifiques entre l’âge paternel étaient beaucoup plus marqués que dans les études précédentes » a souligné le professeur D’Onofrio. Alors que l’âge avancé du père semble aussi peser sur la réussite scolaire de l’enfant, les chercheurs expliquent avoir pris en compte le revenu et le niveau de formation des parents, deux facteurs qui peuvent corriger les conséquences d’une paternité tardive chez l’enfant.

Un premier enfant de plus en plus tard

Depuis les années 70, l’âge moyen pour une première naissance recule d’année en année pour l’homme et la femme. En Suède, il est passé de 21,5 ans à 25,4 ans pour les femmes et de 25,5 à 28,5 ans pour les hommes. À titre de comparaison, l’âge moyen d’une femme devenue mère pour la première fois en France est de 28 ans (quatre ans de plus par rapport à 1967), ce chiffre monte à 32 ans pour les hommes (pour 29,6 ans en 1977) selon les chiffres de l’Insee.

Pour Brian d’Onofrio, « les résultats de cette étude ne signifient pas que tous les enfants nés d’un père plus âgé auront ces problèmes, ils s’ajoutent à un nombre croissant de recherches indiquant qu’une paternité à un âge plus avancé accroît le risque de troubles graves pour les enfants. »
Alors, un dernier conseil aux futurs papas, :profitez de ne pas être trop vieux pour faire des enfants, ça vous évitera entre autre le conflit générationnel !