Les causes de la mort subite du nourrisson sur le point d'être élucidées ?
Rédigé par Laure Hanggi , le 27 November 2014 à 15h01
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Les bébés doivent absolument être placés sur le dos pendant qu'ils dorment.
Une étude américaine, relayée par le Time, s'est penchée sur la question de la mort subite du nourrisson. Celle-ci esquisse un début de réponse à ce phénomène toujours inexpliqué médicalement, suite à la découverte d'une anomalie cérébrale présente dans un certain nombre de cas.
La mort subite du nourrisson : un phénomène toujours incompris et inexpliqué
La mort inattendue du nourrisson (MIN), anciennement dénommée « mort subite du nourrisson » se définit par un décès brutal de l'enfant de moins de un an, apparemment en bonne santé et dans la majorité des cas durant le sommeil. L'absence de signes annonciateurs a fait de ce syndrome, qui n'a toujours pas été expliqué par le corps médical, la première cause de mortalité chez l'enfant de moins de un an.
Ce syndrome, qui toucherait environ un enfant sur 2000 en moyenne, fait près de 250 victimes chaque année en France. Si un pic de MIN est observé entre les âges de 2 et 6 mois, les parents doivent continuer à être vigilants jusqu'au premier anniversaire de leur enfant.
Bien que le mystère soit encore épais autour de ce syndrome et de ses causes, les recherches déjà effectuées sur la question s'accordent sur le fait que l'environnement dans lequel dort le bébé est déterminant.
Les résultats de récentes études pourraient cependant bien être en train de poser les bases de la compréhension de ce syndrome.
La réponse dans le cerveau des bébés ?
Une étude, publiée dans la revue Acta Neuropathologica, pourrait apporter de nouveaux éléments de réponses à ces décès précoces. Réalisée par des chercheurs des hôpitaux pour enfants de Boston et Houston (États-Unis), cette étude, relayée par le Time, donne du poids à l'hypothèse de l'anomalie cérébrale.
Pour en arriver à cette conclusion, l'équipe de scientifiques a analysé, entre 1991 et 2012, les hippocampes (région du cerveau) de 153 nourrissons décédés. 83 de ces décès n'ont pu être expliqués et ont donc été considérés comme des « morts subites », constituant ainsi le panel final. Parmi ces derniers cas non élucidés, 43 % présentaient une anomalie cérébrale au niveau de l'hippocampe (également associé à l'épilepsie), région dirigeant des fonctions de base telles que la respiration, le rythme cardiaque, l'apprentissage et la mémoire. Plus précisément, ce serait le gyrus denté qui serait en cause. Ceux du panel contenaient en effet une double couche de cellules nerveuses, au lieu d'une seule habituellement. Pour les scientifiques, « il est probable que cette anomalie perturbe la partie du cerveau qui régule les fonctions de respiration et d'activité cardiaque lorsque l'enfant est endormi ».
La défaillance des fonctions cardiaque et respiratoire pourrait ainsi être en cause dans le syndrome de mort imminente. Dès 2013, une étude américaine avait décelé une vulnérabilité du tronc cérébral pouvant être responsable de ce syndrome de mort subite.
Les chercheurs sont cependant certains que d'autres facteurs peuvent être à l'origine de ce syndrome, idée renforcée par le fait que moins de la moitié des hippocampes analysés présentaient cette anomalie. L'étude n'exclut pas non plus la possibilité qu'une mauvaise position de sommeil du bébé puisse déclencher cette anomalie.
D'autres recherches sont donc absolument nécessaires pour déterminer plus précisément les causes de ce syndrome et le rôle joué par cette anomalie.
De bons gestes à adopter pour limiter les risques
En suivant certaines recommandations, telles que les présente l'Organisation de la Naissance et de l'Enfance (ONE), on peut limiter les risques de mort subite :
1- L'enfant doit dormir sur le dos.
2- Privilégier un matelas ferme et un lit dépourvus de coussins, couvertures, oreillers ou excès de peluches, qui risqueraient d'étouffer l'enfant. Préferer un petit sac de couchage, l'enfant ne devant pas être trop couvert.
3- Aérer la chambre deux fois par jour, la température de celle-ci ne devant pas dépasser les 20 degrés.
4- Ne pas dormir dans le même lit que son enfant.
5- Faire dormir l'enfant dans un endroit calme et sans animal.
6- Ne pas fumer pendant la grossesse ni en présence du nourrisson. Le tabagisme maternel pendant la grossesse est un facteur de risque démontré : un tiers des morts inattendues pourrait en découler.
7- Ne pas donner de médicament sans l'avis du médecin.
Selon une enquête de l'Institut de veille sanitaire de mars 2011, « un nombre important de décès pourrait être évité chaque année si les nourrissons étaient couchés dans un environnement adapté ».