Les pleurs des bébés affectent le cerveau des parents
Rédigé par La Rédaction , le 26 May 2016 à 11h58
Les pleurs d'enfants modifient le fonctionnement du cerveau des adultes
Faim, colique ou encore couche sale, un bébé a de nombreuses raisons de pleurer. Rien de plus normal à son âge où les cris et les pleurs sont les deux moyens pour attirer l’attention de ses parents.
La souplesse cognitive à l’origine de la décision rapide
Les pleurs des bébés altèrent le fonctionnement cérébral des parents. Telle est la conclusion de l’étude réalisée par des scientifiques de l’université de Toronto qui ont cherché à évaluer les impacts des pleurs des bébés sur le cerveau de leurs parents. Pour cette expérience, ils ont soumis des volontaires à un test d’identification de couleur de mot imprimé après avoir écouté les pleurs ou les rires d’un nourrisson.
Selon les résultats des travaux publiés dans PLOS One, les participants ayant été soumis au rire d’un bébé n’ont rencontré aucune difficulté à compléter l’exercice. Par contre, ceux ayant entendu un enfant pleurer ont eu beaucoup plus de mal à se concentrer pour passer le test. Ils ont souffert de conflits cognitifs dits effet Stroop.
Les chercheurs ont aussi étudié leurs activités cérébrales grâce à un électroencéphalogramme. Ils se sont concentrés sur les ondes N450 liées à la gestion des conflits cognitifs et les ondes P200 associées à l’attention. Ils ont ainsi constaté les effets des pleurs des bébés sur le contrôle cognitif des adultes.
Les conflits cognitifs pour une attention plus sélective
Outre la mise en évidence des conflits cognitifs chez les parents entendant les pleurs de leur bébé, les scientifiques de l’université de Toronto ont également conclu que le fonctionnement de leurs cerveaux a été modifié. Si les pleurs du nourrisson perturbent leurs fonctions exécutives, ils ont appris à concentrer leur attention de manière plus sélective et plus efficiente.
Cette souplesse cognitive permet aux parents d’être plus flexibles. Ils sont capables de passer rapidement du mode vie quotidienne au mode réponse à la détresse de leur enfant. Au-delà de l’amour qu’ils portent à leur enfant, ceci explique la raison pour laquelle ils délaissent les autres tâches afin de s’occuper de leur bébé dès que ce dernier pleure.
Selon le Dr David Haley, auteur principal de l’étude, les parents fonctionneraient en « pilote automatique » dès qu’ils entendent les pleurs de leur bébé. Ceci serait devenu un réflexe, d’où leur réaction quasi-spontanée et leur prise de décision rapide. Cette étude constitue un pas de plus vers le décryptage du lien spécial qui unit parents et enfants.