Alimentation, les enfants mangent de plus en plus mal

La société évolue et les comportements alimentaires avec elle, mais pas toujours dans le bon sens. Le CREDOC ou Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie pointe notamment du doigt les mauvaises habitudes alimentaires des enfants. Dans des termes plus simples, ils mangent mal.

Beaucoup moins de variétés et trop d’aliments préparés

Afin d’aboutir à cette conclusion, le CREDOC a procédé à la comparaison des assiettes des enfants sur la période de 2007 à 2016. Réalisée dans le cadre de l’enquête sur les CCAF ou Comportements et consommations alimentaires en France, cette étude a révélé que moins de 25 % des enfants auraient une alimentation saine et équilibrée.

Les résultats montrent une baisse sensible de la consommation des aliments bruts au bénéfice des plats préparés. Ainsi, 45 % des enfants de 3 à 17 ans consomment moins de deux portions de fruits et légumes par jour contre 38 % en 2007. Le pourcentage des enfants qui respectent les recommandations des cinq fruits et légumes est passé de 7 à 6 %.

A l’inverse, la consommation de nourriture déjà préparée est en forte hausse. Pour exemple, la consommation de pizzas a augmenté de 38 %, des sandwichs de 23 %, des sodas de 22 %, etc. La directrice du CREDOC, Pascale Hebel, évoque comme cause possible la baisse du pouvoir d’achat des ménages après la crise économique de 2008.

Des préoccupations concernant la santé et l’environnement

Outre la baisse probable du pouvoir d’achat, ces mauvaises habitudes alimentaires résultent d’un autre problème qui est le manque de temps. D’une part, les parents consacrent moins de temps à la préparation de la nourriture de leurs enfants. D’autre part, les enfants cherchent à économiser du temps. Ce qui les conduit souvent à sauter le petit déjeuner.

Toujours selon les résultats de cette étude, environ 25 % des enfants de 7 à 14 ans ne prennent pas régulièrement de petit déjeuner. De leur côté, les parents se tournent de plus en plus vers les plats préparés pour gagner du temps en préparation d’aliments bruts. Ce qui engendre une diminution de la consommation de viandes, de poissons, d’œufs, etc.

Pourtant, la grande majorité des parents a conscience qu’alimentation rime avec santé. De nos jours, 45 % des enfants souffrent de manque de calcium. Autre point inquiétant, les enfants ne sont pas en mesure d’identifier les ingrédients qui composent les aliments transformés même s’ils en raffolent. Par ailleurs, mayonnaise et ketchup sont désormais incontournables comme accompagnement.