Ecole avant 8h30, néfaste pour la santé des adolescents
Rédigé par La Rédaction , le 24 October 2017 à 11h09
Les adolescents sont souvent en retard de sommeil.
Les jeunes ont besoin entre 8,5 et 9,5 heures de sommeil par nuit pour être en bonne santé. A la puberté, ils vivent pourtant un décalage de leurs cycles du sommeil et un réveil plus tardif. Ainsi, des journées de cours avant 8h30 nuiraient à leur santé mentale.
Retard biologique nécessitant une adaptation des horaires de cours
Réveiller des adolescents pour aller au collège ou au lycée relève souvent d’un vrai parcours du combattant. Pour cause, ils éprouvent un retard de phase se traduisant par un décalage de deux heures par rapport aux cycles de sommeil de l’enfant. Commencer trop tôt les journées scolaires augmenterait ainsi les risques d’anxiété et de dépression.
Tels sont les résultats d’une étude menée par des chercheurs de l’université de Rochester aux Etats-Unis, sur 197 lycéens de 14 à 17 ans et leurs parents. Cette étude consiste à évaluer leur état psychologique à l’aide d’un questionnaire sur l’hygiène et la qualité de leur sommeil, leur chronotype circadien, l’heure du début des journées de cours et la catégorie socio-économique des parents.
Cette étude confirme un baromètre de Santé publique France en 2010. 30% des adolescents de 15 à 19 ans sont en dette de sommeil. A 15 ans, 25% d’entre eux ne dorment pas plus de sept heures par nuit. Or, les recommandations sont de 9,5 heures de sommeil en moyenne pour être en forme au réveil.
Aggravation du problème avec l’adoption des horaires décalés en week-end
Les adolescents ont la capacité de rester éveillés beaucoup plus longtemps sans ressentir de la fatigue. De même, ils résistent mieux à la pression de l’accumulation de dette de sommeil. En effet, si la dette de sommeil reste faible une heure après leur réveil, celle-ci augmente au fil de la journée et devient plus lourde après plusieurs heures sans dormir.
A cela s’ajoute la modification du cycle de sécrétion de mélatonine à l’adolescence. Produite la nuit, cette hormone a pour fonction de stimuler l’endormissement. Néanmoins, la lumière bloque facilement sa production qui entraine un décalage horaire. Selon le Dr Sylvie Royant Parola, psychiatre et experte du sommeil, ce phénomène est accentué par l’usage d’appareils électroniques durant les heures du coucher.
Beaucoup d’adolescents essaient de combler leur manque de sommeil pendant les week-ends en retardant de plusieurs heures leur réveil. L’adoption d’horaires décalés n’est pourtant pas la solution. Cette mesure aggrave même les problèmes d’endormissement et de dette de sommeil d’après l’INSERM. Ainsi, la tendance à la somnolence durant les journées scolaires demeure identique.