Transplantation utérine : bientôt en France ?

La première transplantation utérine a eu lieu en Suède auprès d’une femme de 36 ans en 2014. Suite à cette greffe, la jeune femme a mis au monde un bébé en parfaite santé. Cette première mondiale donne des solides espoirs concernant les réussites futures d’une telle greffe ailleurs qu’en Suède. La France prévoit d’accueillir la prochaine transplantation. Ce type de greffe représente un important défi médical, c’est pourquoi les médecins français mettent toutes les chances de leur côté pour permettre à des femmes de mettre au monde un bébé issu d’un don d'un organe indispensable pour donner la vie. 

Greffe d’utérus : bientôt en France ?

En 2014, une suédoise de 36 ans donnait la vie à un bébé en parfaite santé suite à une greffe d’utérus. Suite à ces heureux résultats, la France souhaite également prendre les devants et réaliser la première transplantation utérine au sein de l’Hexagone. Le futur enfant devrait alors voir le jour à Suresnes (Hauts-de-Seine) ou à Limoges (Haute-Vienne). L’endroit dépendra en effet de la sélection de la donneuse de cet organe essentiel pour donner la vie ainsi qu’au déroulement de la future grossesse suite à cette greffe particulière.

Les deux équipes françaises qui planchent sur le projet ont chacune une approche différente. À l’hôpital Foch de Limoges, les médecins souhaitent prélever les utérus chez les femmes ménopausées ayant déjà eu une grossesse. Pour l’hôpital de Suresnes, les médecins souhaitent privilégier les cas de mort cérébrale afin de limiter au maximum les risques pour la donneuse et de conserver l’anonymat du don.

Pour l’heure, les interrogations concernant ces nouvelles approches médicales sont au cœur du premier rapport français sur la transplantation utérine remis par deux personnes composant l’Académie de médecine. Ce rapport fait la présentation des techniques de réalisation de la greffe et ainsi que les problèmes d’éthiques que sa réalisation pourrait poser. L’un des auteurs précise que ce type d’opération doit être autorisé uniquement s’il fait l’objet d’un suivi rigoureux : « La greffe d’utérus se distingue de toutes les autres greffes, si l’organe n’est pas vital, c’est celui par lequel la vie est donnée. »

Une greffe éphémère

Autre particularité, la greffe d’utérus devra être éphémère. En effet, suite à une ou deux naissances obtenues par césarienne, l’organe devra être retiré. Tout doit être mis en œuvre pour éviter les conséquences parfois fâcheuses du traitement antirejet immunosuppresseur, traitement indispensable à n’importe quelle greffe. "L’expérience acquise des greffes depuis plus de 50 ans a prouvé que plus de 20 000 femmes sous traitement antirejet avaient pu mener à terme en toute sécurité leur grossesse", explique le Dr Jean-Marc Ayoubi au journal Sciences et Avenir.

Un espoir pour de nombreuses femmes

La transplantation d’utérus est une véritable bonne nouvelle pour de nombreuses femmes. Elle devrait permettre aux femmes souffrant de malformations du vagin et de l’utérus, aux femmes ayant perdu leur utérus suite à un accouchement hémorragique ou en raison d’un cancer gynécologique, de pouvoir donner à nouveau la vie. Cette méthode permettrait une alternative à l’adoption ou à la GPA  (Gestation Pour Autrui) qui est toujours interdite en France.

Une opération à ne pas prendre à la légère

Les médecins souhaitent mettre en garde sur les dangers de cette opération : « Il ne s’agit surtout pas de banaliser le geste » explique le Dr Jean-Marc Ayoubi . « La sélection des receveuses devra être particulièrement rigoureuse » défend le Dr Tristan Gauthier.

Pour le moment, les médecins préparent les moindres détails pour réussir avec brio ces transplantations utérines. Si cette nouvelle approche médicale réussit, elle permettra à des futurs nourrissons de voir le jour malgré toutes les difficultés de cette greffe. Un petit miracle !