Attention, plus de la moitié des produits d'hygiène pour bébé seraient à éviter
Rédigé par Laure Hanggi , le 22 October 2014 à 17h53
Plus de la moitié des produits testés par l'association ont été déclarés dangereux.
Le magazine 60 millions de consommateurs dresse un constat inquiétant des soins pour bébés après en avoir testé une cinquantaine. En effet, plus de la moitié ne respecte pas les recommandations sanitaires et sont donc dangereux.
Composants toxiques et molécules indésirables
Le magazine 60 millions de consommateurs s'est intéressé à une cinquantaine de produits de soin pour bébé, afin de voir si les industriels prenaient en compte les recommandations sanitaires. Apparemment, la copie n'était pas bonne. En effet, le magazine a identifié des « substances chimiques problématiques dans plus de la moitié des produits testés ». 28 produits, dont ceux des grandes marques du secteur, seraient ainsi à éviter sur les 52 analysés.
Sur les 9 lingettes étudiées, l'association affirme que 6 d'entre elles ne devraient plus être utilisées. Et parmi ces 6, 4 contiennent du phénoxy-éthanol, un conservateur chimique toxique pour le fois et les globules rouges. L'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) déconseille pourtant son usage, depuis 2012, sur le siège des enfants de moins de 3 ans. Les autres lingettes à éviter contiennent, elles, du propylparaben, un perturbateur endocrinien potentiel qui sera interdit à partir du 16 avril 2015 chez les enfants de moins de 3 ans, suite à une décision de la Commission Européenne. Des traces de substances allergisantes et irritantes ont également été détectées dans ces lingettes.
Les résultats sont tout aussi effrayants du côté des autres produits de soins. Sur les 10 laits testés, 7 sont largement déconseillés. Quant aux crèmes hydratantes, la quasi-totalité (5 sur 7) sont à proscrire. Enfin, les eaux nettoyantes (souvent transparentes) sont souvent remplies de composés allergisants et sensibilisants.
Restez vigilants !
Les scientifiques et les médecins n'ont de cesse d'alerter les consommateurs sur les risques que représentent ces diverses substances. Les bébés y sont encore plus sensibles. En effet, leur organisme étant en plein développement, ces substances peuvent être la cause d'allergies ou de dérèglements au cours de leur vie. En effet, la capacité de détoxication du corps est très faible dans les premiers mois de la vie.
De plus, 60 millions de consommateurs met en garde contre les indications présentes sur ces produits, qui peuvent fausser le jugement des acheteurs. La mention « hypoallergénique » n'est aujourd'hui absolument pas encadré : 11 des produits testés l'arboraient ainsi sur leur étiquette alors qu'ils contenaient des allergisants.
L'association appelle donc à la plus grande vigilance lors du choix de ces produits. Elle recommande ainsi, pour limiter les risques et préserver les bébés, de favoriser les produits dont la liste d'ingrédients est restreinte. L'enquête préconise également de choisir des produits qui se rincent, pour éviter la trop grande pénétration de ces produits dans l'organisme à travers la peau. Enfin, comme l'indique l'Inserm, mieux vaut ne pas multiplier l'utilisation de ces produits. En effet, l'excès de soin pourrait être en cause dans le développement de l'eczéma atopique. Cette maladie inflammatoire de la peau toucherait près d'un enfant sur dix.
Pas la première mise en garde
Les industriels et les grandes marques continuent pourtant d'ignorer ces recommandations et ces alertes. En effet, ce n'est pas la première fois qu'une telle mise en garde est formulée par une association de consommateurs. Il y a un an, UFC-Que Choisir appelait les fabricants à « mettre un terme à leur pratique irresponsable en retirant les nombreuses substances dangereuses trouvées dans leurs produits ». Déjà en cause, les allergènes tels que le phénoxy-éthanol étaient déjà épinglés. Selon l'association, 94 % des lingettes et laits de toilette à avoir été testés pouvaient être nocifs. Depuis, rien n'a changé et les grandes marques continuent d'utiliser ces perturbateurs endocriniens, ces molécules toxiques et ces composés allergisants.
Pour Thomas Laurenceau, rédacteur en chef de 60 millions de consommateurs, interrogé par France Info, les industriels se cachent derrière l'argument de la non-interdiction de ces substances. Il regrette également que la réglementation soit très souvent en retard par rapport aux usages.
Sans interdiction de ces substances, il ne reste plus aux consommateurs qu'à prendre en compte ces mises en garde, pour la santé future des bébés.