Autisme, l’acide folinique pour améliorer le langage

Faisant partie des troubles envahissants du développement ou TED, l’autisme est un trouble neuro-développemental complexe et incurable. Le dysfonctionnement neurobiologique à son origine a des impacts néfastes sur les capacités de communication et les interactions sociales. La nature et la sévérité des symptômes varient d’un individu à un autre. 

Un traitement à l’acide folinique pour mieux communiquer

Affectant les fonctions cérébrales, l’autisme a longtemps été considéré comme une affection psychologique ou une maladie psychiatrique. Depuis, cette considération a évolué, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) l’ayant classé parmi les TED. L’autisme est caractérisé par une absence de langage ou sa réduction à quelques mots et un faible niveau de compréhension dans 50% des cas.

Une étude préliminaire récemment publiée dans la revue Molecular Psychiatry révèle qu’un traitement à base d’acide folinique aide les enfants souffrant du trouble du spectre autistique ou TSA à mieux communiquer. Celle-ci vient confirmer les conclusions de plusieurs études antérieures selon lesquelles le TSA est lié à une déficience du métabolisme de l’acide folique et une mutation des gènes impliqués dans ce métabolisme.

L’acide folinique est un dérivé de l’acide folique, une forme de vitamine B9. Les niveaux de folates jouent un rôle primordial dans le développement et l’équilibre du système nerveux central. La recherche scientifique a déjà permis d’établir que la prise d’acide folinique avant la conception et pendant la grossesse réduit le risque d’autisme.

Un traitement pour développer les compétences linguistiques

L’étude a consisté en un essai randomisé de 12 semaines. Elle a porté sur 47 enfants âgés en moyenne de 7 ans, tous diagnostiqués autistes ou souffrant de troubles de la communication. Répartis en deux groupes, les premiers ont reçu au quotidien 2 mg/kg d’acide folinique avec un maximum de 50 mg. Le reste a servi de groupe témoin.

Les auteurs de l’étude ont constaté que ces enfants ayant une déficience cérébrale en acide folique ont bien répondu au traitement de supplémentation en acide folinique. Cette carence associée aux symptômes du TSA se manifeste par une concentration inférieure à la normale au niveau du système nerveux central.

Les chercheurs ont aussi observé chez les enfants autistes des niveaux anormalement élevés d’anticorps anti-récepteurs de folates. Ces derniers affectent négativement la croissance et le bon fonctionnement de leur cerveau. Par contre, ils sont plus réceptifs au traitement à l’acide folinique et présentent une amélioration plus significative des capacités linguistiques et de la communication verbale. Néanmoins, les risques et les effets à forte dose restent à évaluer.