La réalité méconnue de la dépression post-partum des papas
Rédigé par La Rédaction , le 21 February 2017 à 11h56
La dépression post-natale concerne un peu moins de 5% des papas.
La naissance d’un enfant constitue un événement heureux dans la vie d’un couple mais cause de profonds bouleversements au quotidien. Souvent, cela a pour conséquence d’engendrer un état dépressif chez les mères. Toutefois, selon une étude américaine, les pères sont également susceptibles d’être victimes de la dépression post-partum.
Dépression post-partum, à ne pas confondre avec le baby-blues
Il est courant d’entendre et de confondre les termes baby-blues et dépression post-partum. Or, les deux diffèrent par leurs causes et leur durée. D’après Nadia Teillon, sage-femme à Givors, le premier est d’origine physiologique et s’explique par la chute des hormones de la grossesse. Cet état psychologique survient quelques jours après l’accouchement et se dissipe rapidement. Négligé, le baby-blues peut cependant basculer vers la dépression post-natale.
Par contre, la dépression post-partum a pour cause la perte de repères après la venue du bébé. En général, les premiers symptômes apparaissent dans les 3 à 6 mois suivant la naissance et peuvent s’étaler sur la durée. Ainsi, une prise en charge psychologique est parfois nécessaire. Près de 5% des pères seraient concernés par le problème.
La dépression post-partum chez les papas est le fruit de l’accumulation de nombreux facteurs comme le sentiment d’exclusion de la relation mère-enfant, le manque de soutien et la fatigue. Elle se manifeste par une profonde tristesse, un sentiment d’impuissance, une perte du goût à la vie ou encore une perte d’appétit.
Dépression post-natale chez les papas, à prendre très au sérieux
Une récente étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université d’Auckland a abouti aux mêmes conclusions. Ils ont étudié 3 523 hommes âgés en moyenne de 33 ans et dont les conjointes attendaient des bébés. Ils les ont interviewés pendant la grossesse et 9 mois après l’arrivée de leurs enfants. Ensuite, ils ont évalué les symptômes avec l’Echelle de dépression post-natale d’Edimbourg.
Les résultats ont montré que 4,3% d’entre eux ont souffert de dépression post-partum après la naissance de leurs bébés. Les chercheurs ont identifié plusieurs facteurs à l’origine de cet état dépressif tels que les antécédents de dépression, les problèmes de santé, le chômage, le stress durant la grossesse et les difficultés relationnelles avec leurs partenaires.
La dépression-post-natale chez les papas n’est pas sans conséquence sur leur vie de famille. Une étude britannique similaire a révélé l’irritabilité et la fatigue générées par la dépression déteignant sur le comportement des enfants et provoquant des conflits dans le couple. Ainsi, les professionnels sont invités à faire preuve de vigilance pour prévenir ce risque dépressif.