Le congé parental allongé de six mois
Rédigé par Anthony Laforce , le 21 January 2014 à 08h13
Najat Vallaud-Belkacem, actuelle ministre des Droits des femmes.
Lundi 4 Janvier au soir, l'assemblée a adopté la réforme du congé parental.
La loi sur l'égalité homme-femme fait débat, notamment pour ses dispositions envers l'IVG. Nous vous parlions hier encore dans ce journal des manifestations de dimanche à Paris lors d'une "Marche pour la vie".
Lundi 20 Janvier au soir une première réforme conséquente de ce texte à propos du congé parental a été votée par les députés. Les parents d'un seul enfant pourront maintenant allonger le congé parental de six mois, le menant donc à trois années au lieu de deux années et demie à condition que le deuxième parent en soi le bénéficiaire. Dans le cas d'un deuxième enfant, la durée resterait de trois ans, à cette même condition, sinon il reviendrait à sa durée initiale. Ayant pour but principal d'inciter les pères à prendre eux aussi un congé maternité, la ministre des droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem a déclaré vouloir "introduire une impulsion" et "changer les regards" portés sur le congé parental.
Hier lors de son discours à l'Assemblée, elle a annoncé son objectif ambitieux : que 100 000 pères le prenne avant 2017. Aujourd'hui seulement 18 000 pères partent en congé lors de la venue de leur enfant.
Des députés UMP ont immédiatement demandé une suppression de l'article qui remet selon eux "la liberté du couple" en cause et permet à l'État de s'introduire dans la vie privée des citoyens. Sans succès cependant, étant donné que même le groupe UMP dans sa globalité se dit plutôt favorable à cette réforme.
Un second article adopté stipule que les entreprises qui ne respecteraient pas ces dispositions sur l'égalité homme-femme au travail ne pourront pas soumissionnier aux marchés publics ou aux délégations de service public. Plutôt vu comme une double peine par l'opposition qui rappellait hier dans l'hémicyle que des sanctions financières étaient déjà en place pour les entreprises contrevenantes, ce second texte vient cependant renforcer la position de la ministre dans ses objectifs.
Du congé parental à l'IVG
Les débats sur les différents textes composant le projet de loi d'égalité homme-femme se sont arrêtés dans la nuit. Aujourd'hui Mardi 21 Janvier au soir, devrait être entammé l'article 5, où figurent les dispositions sur l'IVG.
Najat Vallaud-Belkacem a cependant évoqué le sujet avec une référence à l'Espagne en précisant que la mention que porte la loi Veil de 1975 sur "l'état de détresse" qui permet à une femme d'avorter n'est plus d'actualités et qu'une femme doit pouvoir interrompre sa grossesse si elle ne veut simplement pas la "poursuivre". La ministre veut éviter "un retour en arrière de 40 ans" avant l'adoption des droits à l'IVG.
Le débat reste donc houleux tant dans la rue que dans l'hémicyle et devrait s'achever Vendredi 24 Janvier au soir, clôture de la proposition de loi à l'Assemblée.