Alcool : des tests de grossesse fournis dans les bars en Alaska
Rédigé par Céline Le Goff , le 18 June 2014 à 15h12
Nous connaissions les distributeurs de cigarettes, les distributeurs de préservatifs, les distributeurs de tampons installés dans les toilettes des bars, c’est au tour des tests de grossesses. Un projet américain prévu pour décembre prochain envisage de vendre des tests de grossesse dans les bars et restaurants de l’Alaska pour sensibiliser les futures mères aux dangers de l’alcool.
Le projet a été lancé par l’université de l’Alaska et proposé par le sénateur Pete Kelly en mars dernier pour faire face au nombre important d’anomalies chez les nouveaux nés. En effet l’Alaska est l’Etat américain le plus touché par le syndrome d’alcoolisation fœtale, pathologie due à la consommation d’alcool pendant la grossesse. En cas d’alcoolisation au cours de la grossesse, les molécules d’alcool ne sont pas filtrées par le placenta et agissent comme une toxine qui altère les différents stades de développement. Cela engendre des malformations du fœtus, des fausses couches, des accouchements prématurés ainsi que des déficiences physiques et mentales de l’enfant.
5000 tests prévus pour décembre
Le problème est particulièrement présent en Alaska puisqu’une grossesse sur deux n’est pas programmée et donc la consommation d’alcool se fait souvent en ignorance de cause. C’est donc 5000 tests que le gouvernement va mettre à la disposition des femmes dans une vingtaine de bars et restaurants en décembre avec en plus des messages de sensibilisation inscrits dessus. Le but premier évidemment est de donner un moyen à la femme de vérifier qu’elle n’est pas enceinte avant de commander une bière ou un verre de vin. Les tests seront gratuits et les frais, environ 1.50 dollars par test, seront pris en charge par les pouvoirs publics.
Ainsi cela permettrait de réduire le risque d’anomalies chez les nouveaux nés mais aussi d’inciter les femmes enceintes et celles qui pourraient l’être de renoncer à boire en voyant les messages préventifs et les distributeurs de tests. L’effet recherché est une prise de conscience des dangers de l’alcool pour le fœtus. Il suffit en effet d’une soirée d’abus suivant le mois de conception pour causer le syndrome de l’alcoolisation fœtale. En France, c’est 1% des naissances qui sont touchées chaque année, ce qui équivaut à environ 7000 nouveaux nés.