Mort subite des nourrissons : le co-sleeping pointé du doigt
Rédigé par Céline Le Goff , le 16 July 2014 à 15h11
Le co-sleeping vient à nouveau d’être pointé du doigt par une étude américaine publiée dans Pediatrics. Selon l’étude, ce serait la cause principale de la mort subite des nourrissons.
73.8% des enfants victimes de mort subite sont décédés dans le lit des parents
Cette étude publiée le 14 juillet dernier s’est basée sur des statistiques publiques de 24 Etats américains différents recueillies entre 2004 et 2012. Ils ont observé que 8207 jeunes enfants étaient morts subitement dans leur sommeil. Parmi les nourrissons âgés de moins de 3 mois victimes de mort subite, 73.8% partageaient le lit des parents au moment du décès. Le pourcentage est un peu plus faible pour les enfants de 4 à 12 mois, soit 58.9%. Cela fait une moyenne de 69% des bébés partageant le lit avec au moins un adulte lorsque le décès est survenu.
La mort subite, appelée médicalement mort inattendue du nourrisson (MIN), consiste en le décès soudain, inattendu et sans cause identifiée d’un enfant âgé de 1 mois à 1 an pourtant en bonne santé et dont les antécédents médicaux ne pouvaient prédire le décès. Ce syndrome touche un enfant sur 2000 en moyenne avec 300 à 400 cas recensés chaque année en France. Ces chiffres devraient donc décourager les adeptes du co-sleeping qui consiste à dormir dans le même lit que son enfant pour créer un lien fusionnel.
Une mauvaise position et la présence d’un objet dans le berceau sont aussi dangereuses
La présence d’un objet, d’une couette ou d’un oreiller dans le berceau du nourrisson peut également lui être fatale. C’était le cas dans 39.4% des morts subites enregistrées. Enfin, il faut faire attention à la position du bébé. Aujourd’hui il est recommandé de le coucher sur le dos, sur une surface plate et fermé. Dans 18.4% des cas en effet, le décès était dû à une mauvaise position de couchage.
Ces résultats confirment l’étude britannique réalisée en 2013 et parue dans le British Medical Journal qui dénonçait déjà le co-sleeping. Elle révélait que dormir dans le même lit que son enfant augmentait de cinq fois le risque de décès. Selon le professeur Bob Carpenter de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, 88% des morts qui surviennent dans le lit des parents auraient pu être évitées si le nourrisson avait été couché sur le dos dans un berceau à côté.
Ainsi pour mieux protéger son enfant, l’Académie américaine des pédiatres et la Société française de pédiatrie recommandent de placer les nourrissons sur le dos dans un berceau fermé et d’enlever tout objet inutile et encombrant pour éviter l’étouffement.
