Un bébé à la carte, c'est maintenant possible
Rédigé par Clémentine Billé , le 16 April 2014 à 08h20
Matchright permet de déceler les maladies génétiques d'un enfant avant même qu'il soit conçu
Une équipe américaine a mis au point le fœtus digital. Il permet de visualiser son nourrisson avant même de l’avoir conçu. Sélection naturelle ou véritable enjeux médicaux ?
Un bébé à la carte ? C’est désormais possible ! Une technique révolutionnaire baptisée Matchright (qui pourrait se traduire par regarder bien) permet de visualiser votre enfant avant même qu’il ne soit conçu.
Voir son enfant à l’âge adulte avant même de l‘avoir conçu
C’est la firme Genepeeks qui a mis au point cette technologie. L’idée est de numériser l’ADN des deux potentiels parents biologiques, les croiser et voir à quoi ressemblerait le nourrisson. Pas de scepticisme possible, la technique est au point, et s’avère même 100 000 fois plus puissante que les techniques d’analyse de l’ADN connues pour rechercher des criminels par exemple.
Vous pourrez voir en premier lieu la couleur de la peau et des yeux de votre futur enfant. Il s’agit au final de visualiser un fœtus virtuel en examinant en trois dimensions ce que pourrait donner le mélange des génomes des futurs parents. Encore un nouveau gadget, qui permet une sélection naturelle dangereuse pour l’humanité ? En réalité, le véritable objectif de Matchright est de cibler les maladies génétiques susceptibles d’être développées par le nourrisson. Toutes les anomalies génétiques, c’est-à-dire les malformations pourront également être décelées.
Plus incroyable encore, il sera possible de voir son enfant à l’âge adulte. Depuis l’automne dernier, on sait reconstituer des visages à partir d’extrait d’ADN. Ainsi les figures d’Henry IV ou de Robespierre ont pu être reconstituées. La technique a simplement été adapté : comme l’enfant n’existe pas encore, les scientifiques n’ont pas son ADN à disposition : ils se basent alors sur la génétique en croisant ceux des parents.
La mission de Matchright : déceler les maladies et anomalies
L’ADN de chaque parent est d’abord séquencé, et le mix est soumis à des algorithmes. Ceux-ci ont été mis au point pendant des années et établis à partir de 10 000 combinaisons effectuées lors de grossesses antérieures d’autres personnes. Matchright repose donc sur le principe unique des gènes transmis d’un parent à son enfant. Les combinaisons mathématiques s’avèrent fiables : les chercheurs ont comparé le séquençage de l’ADN effectué avant la grossesse sur un couple qui a eu ensuite des enfants, avec l’ADN de ces enfants. Il suffisait alors de constater toutes les mutations entraînées par le mélange du génome du père et de la mère.
Matchright pourra éviter les avortements pour raisons médicales. De plus, si les personnes handicapées restent des êtres comme les autres, certains parents ne sont pas prêts à s’occuper d’un nourrisson avec un certain degré infirmité. Seule condition : avoir confiance en cette technologie, et payer 800 euros.