Le test-navette pour évaluer la santé des enfants du monde

Une équipe de chercheurs américains, canadiens et australiens a voulu mesurer les capacités cardio-vasculaires des enfants dans le monde entier. Pour cela, ils ont compilé et décortiqué les résultats de 177 études rassemblant plus d’un million d’enfants et d’adolescents entre 9 et 17 ans ayant passé le test-navette. 

Le test-navette pour calculer la consommation maximum d’oxygène

Le test-navette est un test de course à pied conçu par Luc Léger, professeur de physiologie de l’exercice à l’Université de Montréal. Le but est de mesurer l’aptitude physique aérobie d’un enfant ou d’un adolescent. Il consiste à faire faire au sujet des allers-retours sur 20 mètres tout en accélérant de 0,5 km/h par pallier d’une minute jusqu’à épuisement.

Egalement appelé test de Léger, le test-navette a déjà été validé par de nombreuses études. Il présente l’avantage d’être facile à réaliser et de permettre d’étudier en même temps plusieurs sujets. De plus, son aspect ludique plaît aux enfants qui se donnent à fond jusqu’à la limite de leurs capacités selon le Pr François Carré, cardiologue du sport à l'Université Rennes I.

L’étude menée par l’équipe de chercheurs internationaux sur des jeunes issus de 50 pays place la Tanzanie sur la plus haute marche du podium. L’Islande et l’Estonie la talonnent de près. Si la France est à la 11ème place, les Etats-Unis sont en queue de peloton tandis le Mexique ferme la marche.

Les différents facteurs susceptibles d’influencer leurs performances

D’après les auteurs de l’étude, plusieurs facteurs peuvent influencer les performances chez les enfants et les adolescents. Pour les pays développés, la prévalence de l’obésité représente un facteur de mauvaises performances. Les inégalités de revenus constituent également un facteur déterminant mais pour tous les pays, peu importe leur niveau de vie.

La même étude a établi que l’urbanisation et l’indice de développement occupent une place prépondérante. Les jeunes dans les pays développés ayant des infrastructures de sport et de loisirs ont de bonnes performances. De même, celles des jeunes dans les pays pauvres sont excellentes. Ils parcourent souvent de longues distances pour aller à l'école ou trouver à manger. Les performances les plus mauvaises sont pour les jeunes dans les pays situés entre les deux.

Enfin, cette étude a mis en avant d’étonnantes disparités entre les performances des filles et des garçons. Cela traduit juste le déséquilibre en faveur des sports dits masculins en matière d’octroi de subventions publiques d’après Yves Raibaud, membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes et géographe à l'Université de Bordeaux.