Des caméras pour le suivi médical des prématurés
Rédigé par La Rédaction , le 12 April 2017 à 10h59
Le suivi par caméra des prématurés pourrait être une véritable amélioration.
Un enfant est considéré comme prématuré si sa naissance survient avant 35 semaines de grossesse ou 37 semaines d’aménorrhée. L’immaturité et la fragilité du nouveau-né l’exposent à de nombreux risques nécessitant un suivi médical rigoureux. Toutefois, le système actuel est contraignant, inconfortable et générateur de 90% de fausses alertes.
Un système novateur pour un suivi médical fiable
A l’heure actuelle, les services de néonatalogie utilisent des capteurs sensibles pour assurer le suivi médical des bébés prématurés. Afin de mesurer en continu leurs paramètres vitaux tels que la respiration et le rythme cardiaque, il est nécessaire de recourir à plusieurs capteurs placés sur le torse. En plus d’être traumatisants pour les parents, ceux-ci sont stressants pour les bébés et les infirmiers.
Fort de ce constat, une équipe de chercheurs de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et du Centre suisse d’électronique et de microtechnique a eu la brillante idée de concevoir et de mettre au point un nouveau système plus pratique et plus fiable. Le principe est de mesurer les paramètres vitaux des prématurés sans fil, ni contact physique.
Ce système innovant remplace les capteurs habituels par des caméras encore plus sensibles. Ainsi, l’analyse de la respiration se base sur les mouvements du thorax et des épaules tandis que la détection du rythme cardiaque se fait à l’aide des variations de couleur de la peau. La nuit, les caméras infrarouges prennent la relève.
Des algorithmes pour un suivi en temps réel et sûr
Le système présente de nombreux avantages. En premier lieu, il repose sur des algorithmes complexes permettent de recueillir et de traiter en temps réel les données sur les prématurés. Par ailleurs, il est fonctionnel de jour comme de nuit sans déranger et fatiguer les prématurés, ni stresser les infirmiers dans leur travail par des fausses alertes à répétition.
Afin de garantir l’efficacité et la fiabilité de leur nouveau système de suivi médical des bébés prématurés, les chercheurs de l’EPFL et du CSEM ont procédé à des tests préliminaires sur un échantillon d’adultes. Selon Sybille Fallet, doctorante à l’EPFL, l’étude a donné des résultats pratiquement comparables à ceux des capteurs classiques en termes de mesure des paramètres vitaux.
Cependant, avant une éventuelle généralisation dans les services de néonatalogie, des tests sur des bébés prématurés doivent être effectués. D’après Virginie Moser, chercheuse au CSEM, il reste encore aux scientifiques à vérifier la correspondance entre les données recueillies en situation réelle avec celles collectées par les capteurs. A terme, l’objectif est de remplacer ces capteurs et leurs inconvénients.