Les bébés peu prématurés ont aussi des séquelles non négligeables

Les peu prématurés sont des enfants nés après 34 semaines de gestation sur 39 au total. S’ils paraissent bien formés et sont souvent en bonne santé, une récente étude montre que leur cerveau présente une structure différente de ceux des bébés nés à terme. Allo-Médecins vous explique les conséquences.

Ils étaient laissés de côté au profit des grands prématurés, ces héros qui se battent pour leur vie, alors que tous leurs organes ne sont pas encore créés. Peu d’études portent sur les bébés peu prématurés, nés seulement entre quatre à six semaines avant terme. Pourtant, une récente recherche montre que leur cerveau est différent de celui des non prématurés. Quelles sont les conséquences ?

Des troubles de l’apprentissage chez les bébés prématurés

La nouvelle étude, dévoilée lors d’une conférence scientifique à Vancouver au Canada, met en avant l’impact sur l’apprentissage et le comportement. Le cerveau des enfants nés peu prématurés est littéralement différent de celui des autres bébés.

Les scientifiques de l’université de l’Iowa ont étudié le cas de 32 enfants, nés après 34 à 36 semaines de gestation (sur 39 au total), et qui avaient alors entre sept et quatorze ans. Ils les ont soumis à des tests d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) ainsi qu’à des tests cognitifs ou de mémoire. 64 enfants nés à terme ont subi les mêmes contrôles. Les résultats ont ensuite été comparés. La communauté scientifique a admis lors de la conférence que la méthodologie étaient intéressante, mais elle reste prudente : en effet, l’échantillon s’avère faible.

Des connexions plus lentes

L’analyse révèle des différences, tant au niveau des connaissances que des sens et des sensations. Les peu prématurés semblent avoir moins de mémoire visuelle et présentent davantage de difficultés à s’orienter dans l’espace, percevoir les divers objets qui les entourent et organiser la scène. En bref, leur raisonnement visuo-spatial est moins développé que celui des autres enfants. Ils mettaient également plus de temps à effectuer une tâche simple, telle que plier un vêtement.

L’ensemble de ces éléments seraient dus à une différence dans la structure même du cerveau. Les peu prématurés auraient ainsi un thalamus plus petit alors que celui-ci reçoit les signaux moteurs et sensoriels. De plus, ces enfants auraient une quantité moins importante de matière blanche : ce liquide permet la communication entre les cellules nerveuses. Les scientifiques insistent bien : ce sont les connexions qui se font plus lentement. L’enfant est donc capable de réaliser les mêmes tâches et d’apprendre les mêmes choses que tout autre bambin, mais mettra simplement un temps supplémentaire.

Les causes précises des naissances avant terme ne sont pas entièrement connues, notamment chez les peu prématurés. Les scientifiques avancent simplement une idée : ces bébés ont des parents qui ont connu ou connaissant de forts problèmes d’inattention, d’hyperactivité, d’opposition et d’agression.