Bébés issus d’une greffe d’utérus
Rédigé par La Rédaction , le 07 December 2018 à 11h53
Naissance du premier bébé suite à une greffe d'utérus provenant d'une personne décédée.
Le premier bébé issu d’un utérus greffé est né en Suède en 2013. Depuis, d’autres naissances du même type ont suivi. Un pas supplémentaire a été franchi dans le domaine. Au Brésil, une femme née sans utérus a accouché d’une petite fille après une greffe d’utérus provenant d’une donneuse décédée.
Une grossesse après deux tentatives de transfert d’embryon
A ce jour, seules les greffes d’utérus issues de donneuses vivantes ont permis de faire naître des bébés. The Lancet rapporte une nouvelle prouesse médicale avec la transplantation d’un utérus provenant d’une donneuse défunte en septembre 2016 et la naissance d’une petite fille en décembre 2017. Un an après l’heureux évènement, la mère et son enfant sont en excellente santé.
La receveuse est une Brésilienne âgée de 32 ans, atteinte du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser, maladie congénitale touchant une femme sur 4 500. Née sans utérus et mariée depuis cinq ans, sa seule chance de devenir maman était l’adoption. La greffe d’utérus a duré plus de 10 heures. Elle a eu ses premières menstruations 37 jours après la transplantation.
Les médecins de l’hôpital universitaire de São Paulo ont procédé à une première tentative de transfert d’embryon environ 7 mois après l’opération. Toutefois, l’insuffisance de l’épaisseur de l’endomètre les a contraints à refaire un mois plus tard une seconde tentative couronnée de succès. L’utérus a été retiré après l’accouchement afin de prévenir tout risque de rejet.
De l’espoir pour les couples confrontés à une infertilité utérine
Depuis la première greffe d’utérus, une trentaine de transplantations a été réalisée. Cependant, l’intégralité des greffons utilisés jusqu’ici étaient issus de donneuses vivantes. Pourtant, ce type de prélèvement comporte des risques non négligeables pour ces dernières. L’unique tentative par une équipe médicale turque d’implanter un utérus prélevé sur une donneuse décédée s’était soldée par un échec.
La réussite de l’expérience brésilienne offre ainsi un réel espoir pour les couples confrontés à des problèmes d’infertilité utérine. En effet, la possibilité de recourir à des greffons provenant de patientes décédées devrait permettre l’élargissement de l’accès à ce traitement selon le Dr Dani Ejzenberg, premier responsable de l’opération. Le nombre de donneuses d’organes après leur décès est bien plus important.
Par ailleurs, ce type de transplantation pourrait à terme s’ouvrir à d’autres patientes ayant subi une ablation de l’utérus suite à un cancer, une hémorragie de délivrance, etc. En France, cette technique est encore en phase d’expérimentation. Elle est proposée uniquement dans le cadre de recherches cliniques menées à l’hôpital Foch et au CHU de Limoges.