Sage-femme : un métier à part entière

À l’occasion de la journée mondiale de la sage-femme, Allo-médecins revient pour vous sur ce métier au statut particulier et  sur les récentes revendications de ces praticiens. 

Si vous avez déjà vécu le bonheur d’une naissance, vous avez forcément eu affaire à un ou une sage-femme (le métier se masculinise de plus en plus). Il ou elle accompagne la femme tout au long de la grossesse et procède à l’accouchement.  Mais le champ de compétence d’une sage-femme n’est pas restreint à cette seule responsabilité. Retour sur un métier méconnu et mal reconnu.

Un métier peu connu du grand public

Une sage-femme est, dans l’imaginaire collectif, celle qui suit la femme enceinte durant toute la période de la grossesse jusqu’à l’accouchement. Mais saviez-vous qu’elle peut également faire passer des échographies, prescrire une contraception, poser un stérilet ? La présence d’un gynécologue obstétricien n’est pas toujours requise, puisque les sages-femmes ont ces compétences. Les sages-femmes jouent également un rôle important dans le soutien et suivi psychologique de la femme enceinte.

Les sages-femmes suivent un parcours de médecine afin d’obtenir leur diplôme. Une première année commune aux études de Santé (PACES), à l’Université, qui va former tous les médecins, dentistes et autres professions médicales. Puis quatre autres années, deux théoriques (obtention d’une licence de formation générale en maïeutique) et deux mêlant théorie et pratique avec notamment un stage de 6 mois. Selon le Ministère de la Santé, en 2008, le revenu mensuel moyen des sages-femmes libérales est estimé à 2 426 € brut.

Un statut ambigu

Depuis la fin de l’année 2013, les sages-femmes sont descendues dans la rue pour manifester leur besoin de reconnaissance. Le statut de sage-femme est considéré comme paramédical. En France, après plusieurs mois de contestations, les sages-femmes ont obtenu le 4 mars dernier le statut médical de sage-femme dans les hôpitaux publics. Le statut de leur profession n’est donc plus ambigu s’est félicitée Marisol Touraine, ministre de la Santé, et ne dépend plus des autorités paramédicales. Mais le collectif de sages-femmes à l’origine du mouvement social ne se contente pas de cette avancée. Il désire une reconnaissance du statut de praticien hospitalier, sur le modèle des médecins, ce qui leur permettrait de sortir de la fonction publique. En réponse à cette attaque, Marisol Touraine affirme que «mieux vaut la création d'un statut de profession médicale à part entière et unique que le rattachement au statut de praticien hospitalier », ce qui pourrait provoquer un brouillage entre les professions. Pour autant, même si le collectif de défense des sages-femmes n’est pas satisfait, certains syndicats comme la CFDT ont applaudi cette reconnaissance pour laquelle ils se battaient depuis de nombreuses années.

À ce jour, les débats continuent à faire rage au sein du milieu hospitalier. Marisol Touraine a annoncé le 30 avril dernier une reprise des négociations sur la question du statut, mais également sur la revalorisation des salaires ou encore sur la volonté de mise en place d’une campagne d’information pour mieux faire connaître le métier et toutes ses compétences.