Déni, obstacle à la prise en charge de l’obésité de l’enfant
Rédigé par La Rédaction , le 03 May 2019 à 14h25
Déni et obésité de l'enfant
Problème de santé publique à l’échelle mondiale, l’obésité touche aussi bien les adultes que les adolescents et les enfants. D’après une étude présentée lors du 26ème Congrès de l’obésité qui s’est déroulé à Glasgow, le déni constitue un obstacle supplémentaire qui retarde la prise en charge des enfants obèses.
Un aveuglement partagé par les parents, les enfants et les médecins
Au cours des quatre dernières décennies, le nombre d’enfants et d’adolescents qui souffrent d’obésité a explosé. Entre 1975 et 2016, le nombre de jeunes garçons obèses est passé de 6 à 74 millions et 5 à 50 millions pour les jeunes filles. Or, la majorité des parents ne semblent pas reconnaître l’obésité de leurs enfants.
Afin d’aboutir à cette conclusion, une équipe de chercheurs de l’Université de Nottingham, conduite par Abrar Alshahrani, a mené une méta-analyse. Leur travail a porté sur 87 études réalisées entre 2000 et 2018 sur 25 000 jeunes âgés de moins de 19 ans. Ils ont effectué une analyse des évaluations du poids faites par les parents, les éducateurs et les médecins.
Après comparaison avec les normes médicales reconnues par l’Organisation Mondiale de la Santé en matière d’obésité, les chercheurs ont constaté que le déni des parents est partagé par les jeunes concernés et les médecins. Pour ces jeunes, sous-estimer leur corpulence constitue un mécanisme de défense, ce qui rend le problème encore plus difficile à aborder et à traiter.
Les dangers de l’ignorance et de la normalisation de l’obésité infantile
La méta-analyse réalisée par Abrar Alshahrani et ses collègues révèle que 55 % des parents sous-estiment la sévérité de l’obésité de leurs enfants. De même, plus de 33 % des enfants et adolescents affectés par un problème de surpoids ou d’obésité sont dans le déni. Pourtant, la reconnaissance d’un problème de poids représente une opportunité pour l’identification et la prise en charge.
Outre le déni, il existe un risque réel de normalisation du problème à l’heure actuelle. Pour cause, la meilleure manière pour un enfant de se jauger est d’observer son entourage. Si les adultes et les autres enfants autour d’eux sont en surpoids ou obèses, ils vont penser en toute logique qu’ils sont normaux et en bonne santé.
A cela s’ajoute un niveau d’éducation moins élevé des parents. Ainsi, au lieu de reconnaître l’obésité de leurs enfants et de les qualifier d’obèses, ils préfèrent les décrire comme étant de constitution solide ou des enfants robustes. Ce qui constitue un véritable obstacle à la perte de poids et est nuisible à la santé des enfants.
Sources :
