Régime pour enfants et ados : danger ou solution ?

« Pas de produits allégés pour les enfants et adolescents ! » pour Claire Marzin, nutritionniste. De cinq à dix-sept ans, ils ne doivent pas entrer dans une optique de régimes. Elle préconise avant tout de ne pas stigmatiser l’enfant, et de le déculpabiliser.

Le risque des troubles alimentaires

Le discours est aussi important que la nutrition en elle-même. Ainsi, les interdits ne sont pas sains car la personne aura tout le temps envie des aliments prohibés. Tout est une notion de fréquence. Dire « tu ne manges plus de gâteaux jusqu’à ce que tu aies retrouvé un poids normal », n’y pensez pas ! « C’est un discours difficile à entendre pour les adultes, et encore plus pour les enfants », insiste Claire Marzin.

Très souvent, l’enfant se rend bien compte qu’il est en surpoids. Il voit qu’il met du douze ans alors qu’il n’en a que huit, qu’il a des difficultés pour courir, ou que ses frères et sœurs n’ont pas la même corpulence que lui. Autre élément, « les enfants sont assez durs entre eux, il suffit qu’il y ait des moqueries et l’enfant s’en rend compte » ajoute la nutritionniste.

A l’âge de l’adolescence, les risques de troubles alimentaires apparaissent, notamment pour les jeunes filles. Claire Marzin l’explique simplement : « les garçons sont plus dans l’optique de se muscler alors que les filles souhaitent maigrir ». Parfois, elles n’en ont même pas besoin. Il suffit de les rassurer, et d’expliquer que « c’est normal qu’elles aient des formes qui apparaissent : des hanches, des seins, des fesses ». Elle ajoute alors qu’ « il ne faut pas qu’elles prennent modèle sur les mannequins à la télévision ou dans les magazines ».

Surpoids et obésité : les parents en cause ?

Expliquer et en discuter avec son enfant est un élément essentiel pour qu’il ne culpabilise pas et ne se mettent pas dans une optique de perte de poids intensive. « Il reste un être en pleine croissance » rappelle la spécialiste. Si jamais il doit faire un régime en cas de forte obésité, perdre plus d’un kilogramme par mois peut s’avérer dangereux pour sa santé !

La nutritionniste renvoie la responsabilité vers les parents. « Il ne faut pas oublier que ce sont les parents qui font les courses et cuisinent », explique-t-elle. De même pour le grignotage : un enfant ne prendra des gâteaux comme encas au long de la journée que s’il en a à disposition. Toute la famille doit ainsi être sensibilisée pour adapter un mode de vie sain.

« Aller au fast food une fois par semaine n’est pas un problème » affirme Claire Marzin. En revanche, il ne faut pas que ce soit un caprice des enfants, mais bien une décision des parents. « Sinon, ils feront des caprices pour les bonbons ou les gâteaux» ajoute-t-elle. De plus, n’oublions pas que les menus enfants ont un dessert à base de fruit et de l’eau comme boisson. Il suffit de ne pas y aller trop souvent, et manger équilibré : « c’est un peu les mêmes règles que les adultes au final » conclut Claire Marzin.

L’explosion des écrans encourage l’obésité

La famille aura un second rôle : éviter la sédentarité de son enfant qui apparaît souvent entre huit et dix ans. La cause ? La multiplication des écrans à leur disposition. Les parents peuvent au contraire prendre l’habitude d’aller jouer avec leurs petits dans le jardin ou la chambre, pour qu’ils bougent et ne restent pas inlassablement assis ou couchés devant la télévision, l’ordinateur ou  une tablette numérique. « A partir d’un certain âge, l’enfant peut également participer aux taches ménagères » ajoute Claire Marzin.

Faire un sport en dehors de l’école est aussi une bonne solution. Attention toutefois, l’enfant doit y aller par plaisir et non en se disant qu’il y va car cela va l’aider à perdre du poids. Le mieux est de lui demander son avis, et simplement le guider. La natation n’est pas une activité évidente car cela implique de montrer son corps par exemple. Finalement, les régimes pour enfants et adolescents ne sont pas recommandés. Un simple rééquilibrage alimentaire, sans stigmatiser les enfants avec les idées de « perte de poids, interdits alimentaires ou produits allégés » suffit.