Cirrhose et cancer du foie, pour un dépistage systématique
Rédigé par La Rédaction , le 31 August 2017 à 11h50
Un dépistage systématique pour les maladies du foie sauverait des vies.
La cirrhose et le cancer du foie sont des maladies silencieuses. Asymptomatiques, les deux ne se manifestent que lorsque plus de 75% des cellules hépatiques sont touchées. Par conséquent, le diagnostic n’est établi qu’à des stades déjà avancés. Un dépistage systématique est souhaité afin d’améliorer les chances de survie.
Un dépistage et un suivi réguliers des patients cirrhotiques
En France, si le pronostic des cancers tels que le cancer du sein n’a cessé de progresser sur les deux dernières décennies, celui du cancer primitif du foie n’a que peu évolué. Les chances de survie à 5 ans se situent toujours à 10%. Chaque année, 10 000 nouveaux cas sont déclarés et 7 000 décès enregistrés.
Pourtant, il est tout à fait possible de prévenir le cancer du foie. Dans plus de 80% des cas, il affecte les personnes atteintes d’une maladie chronique du foie. Outre le retard de diagnostic, le mauvais pronostic de cette maladie est dû à son potentiel de croissance élevé. La taille des tumeurs peut doubler en douze mois.
Une détection précoce des tumeurs de petite taille permettrait ainsi d’augmenter sensiblement le taux de survie. En effet, 75% des cancers dépistés à leur premier stade peuvent faire l’objet de traitement curatif pour des rémissions complètes et durables. Un dépistage systématique et un suivi régulier des patients cirrhotiques constituent un moyen pour améliorer le pronostic et la qualité de vie des patients.
Efficience de la surveillance systématique tous les six mois
La Haute autorité de santé et les sociétés savantes recommandent une stratégie de dépistage basée sur une échographie abdominale tous les six mois des personnes souffrant de cirrhose du foie. Néanmoins, ces patients ne bénéficient en réalité que rarement de ce suivi biannuel. De même, les ressources financières nécessaires à sa mise en œuvre sont souvent remises en cause.
Pourtant, une étude sur deux cohortes, réalisée par l’Unité de recherche clinique en économie de la santé d’Île-de-France et l’AP-HP, a démontré l’efficience de cette stratégie. Les résultats révèlent que le taux de survie à 10 ans chez les patients cirrhotiques dépistés conformément à ces recommandations est de 76%, soit 10% de plus que chez les patients n’ayant pas bénéficié du dépistage systématique.
Cela s’explique par la détection précoce du cancer du foie, encore de petite taille et accessible à un traitement curatif. Par ailleurs, le coût supplémentaire des échographies et des traitements précoces, comparé aux traitements tardifs et palliatifs, est seulement de 530 euros pour un gain de survie non négligeable de cinq mois.