Cancer, préserver la fertilité des patientes
Rédigé par La Rédaction , le 29 November 2018 à 12h07
Les traitements contre le cancer ont un impact sur la fertilité.
La prise en charge des patients souffrant de cancer solide ou d’hémopathie maligne nécessite souvent le recours à des traitements potentiellement néfastes pour l’appareil reproducteur. La radiothérapie et les chimiothérapies anti-tumorales en font partie. Développer des techniques pour préserver la fertilité devient ainsi un enjeu majeur, surtout pour les femmes.
Autogreffe de tissu ovarien, une technique prometteuse
La fertilité figure parmi les risques les plus appréhendés par les patientes traitées pour cancer. Les traitements ne touchent pas uniquement les cellules cancéreuses. Dirigée vers les organes génitaux, la radiothérapie peut endommager l’utérus. L’organe risque à l’avenir d’être inapte à recevoir un embryon. Par ailleurs, la chimiothérapie détruit le stock de follicules ovariens et augmente la probabilité d’une ménopause précoce.
Afin de permettre à ces femmes de préserver leur fertilité, plusieurs techniques ont été mises au point comme la congélation d’ovules matures. Cependant, cette technique est plus délicate que la congélation des spermatozoïdes et donne de moins bons résultats. Autre limite, elle est impossible à pratiquer chez les jeunes filles qui n’ont pas encore fait leur puberté.
Expérimentée depuis quelques années, la technique de l’autogreffe de tissu ovarien suscite à l’heure actuelle beaucoup d’espoir chez les patientes comme chez les médecins. Elle consiste à prélever un ovaire ou des tissus ovariens et les cryoconserver. Une fois le cancer vaincu et le traitement achevé, les médecins procèdent à nouveau à leur transplantation chirurgicale.
Autogreffe de tissu ovarien, une technique en développement
A ce jour, l’autogreffe de tissu ovarien n’est ouverte qu’à des cas spécifiques. Outre les jeunes filles qui n’ont pas encore atteint la puberté et ne peuvent subir une stimulation ovarienne, elle est réalisée chez les patientes qui doivent débuter en urgence un traitement anti-cancéreux. Ce qui ne laisse pas le temps nécessaire pour procéder à une stimulation ovarienne.
Mise en place au sein du CHU de Strasbourg, cette technique est pour l’heure peu répandue. En France, l’autogreffe de tissu ovarien n’est pratiquée que dans dix centres hospitaliers. Les médecins prélèvent un ovaire entier ou des fragments de chaque ovaire. Puis, ils les découpent et les congèlent. L’opération est réalisée avant le début du traitement.
Si la préservation de la fertilité revêt une importance stratégique, la réintroduction de cellules cancéreuses lors de la greffe reste une préoccupation majeure pour les médecins. Pour réduire sensiblement les risques, il est essentiel de faire des analyses au cours du prélèvement et avant la greffe, affirme le Dr Olivier Pirrello, responsable du Centre d’AMP au CHU de Strasbourg.