Cancer, un retour à la vie normale toujours difficile
Rédigé par La Rédaction , le 28 June 2018 à 12h44
Après un cancer, il est difficile de retrouver une vie normale.
En France, plus de trois millions d’individus vivent avec un cancer ou en ont guéri. Chaque année, le nombre de nouveaux cas continue d’augmenter. Pourtant, malgré les progrès de la médecine, le retour à la vie normale est toujours difficile pour les patients, cinq ans après le diagnostic.
Des séquelles et une dégradation de la qualité de vie
Grâce aux traitements innovants mis au point ces dernières décennies, beaucoup de patients guérissent de leur cancer. Certains d’entre eux arrivent à retrouver leur vie d’avant après un parcours du combattant. Afin de savoir comment ils se portent, l’INCa, Institut National du Cancer, et l’INSERM, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, ont réalisé une étude conjointe baptisée VICAN5.
VICAN5 a été menée sur 4 000 personnes, âgées entre 18 et 82 ans, atteintes ou ayant souffert d’un cancer. Les chercheurs ont évalué leur état de santé, les séquelles de la maladie, l’impact des thérapies sur leur vie professionnelle, etc. L’objectif est de suggérer aux pouvoirs publics les mesures à mettre en œuvre pour réduire l’impact du cancer.
D’après cette étude, cinq ans après le diagnostic de leur maladie, 44,4% des enquêtés ont une qualité de vie physique dégradée par rapport à la population générale. Par exemple, 48,7% des personnes interrogées affirment être victimes de fatigue persistante. Cela s’explique pour 63% des sondés par les séquelles du cancer et des traitements.
Un suivi difficile après leur sortie du circuit médical
Outre la fatigue persistante, les patients font face à de multiples séquelles. Beaucoup d’entre eux souffrent de troubles moteurs, de troubles de la vision, d’atteintes auditives, de troubles génitaux, des difficultés d’attention et de mémoire, etc. Néanmoins, la plus fréquente, et qui perturbe le plus le quotidien de 75% des malades du cancer, est la douleur. Elle demeure des années après les traitements.
Les patients sont confrontés à un autre problème une fois sortis du circuit médical selon les résultats de VICAN5. En général, les séquelles de la maladie ne font pas l’objet d’un suivi médical spécifique. De même, un individu sur trois ne bénéficie pas d’un suivi en médecine générale cinq ans après avoir été diagnostiqué cancéreux.
Les médecins généralistes occupent une place prépondérante dans le suivi de l’après cancer. Pourtant, ils ne sont pas suffisamment formés à la cancérologie. Par ailleurs, seulement 31% d’entre eux ont accès à une information complète sur la pathologie de leurs patients en dépit des recommandations du plan Cancer. L’échange avec les hôpitaux est encore à améliorer