Lutter contre le cancer du col de l'utérus en croquant des champignons
Rédigé par Clémentine Billé , le 25 March 2014 à 11h30
L'AHCC qui se trouve dans les champignons japonais shiitake lutte contre le cancer du col de l'utérus
Un champignon japonais détruirait le virus à l’origine du cancer du col de l’utérus. Il contiendrait la substance AHCC qui élimine le papillomavirus humain, à l’origine de l’infection du sexe féminin. Une étude de grande ampleur pour un cancer qui tue 1000 femmes par an en France.
Le shiitake est pour les japonais ce que le champignon de Paris est aux Français. Ils le grignotent, ils le cuisinent. Mais depuis la publication d’une étude américaine, l’aliment est vu d’un tout autre angle : le shiitake aiderait à lutter contre le cancer du col de l’utérus.
10% des infections aboutissent au cancer du col de l’utérus
L’AHCC (Active Hexose Correlated Compound) présent dans les champignons japonais pourrait donc détruire le virus du papillomavirus humain (HPV) et ainsi prévenir le cancer du col de l’utérus selon les résultats de l’étude présentée lors de la 45ème réunion annuelle de la société de gynéco-oncologie sur le cancer des femmes à Tampa, en Floride.
Les papillomavirus humains sont des virus très répandus. Pour preuve, Allo-Médecins vous en parlait ce week-end par rapport aux verrues. En ce qui concerne le col de l’utérus, il s’avère que 80 % des femmes en attrapent au moins un au cours de leur vie. Rassurez-vous, il est le plus souvent bénin sauf … dans 10 % des cas où il persiste dans l’organisme, se développe, provoquent des lésions précancéreuses puis cancéreuses. Il s’attaque alors au col de l’utérus en premier lieu, mais également à la vulve (comprenant les parties externes du sexe féminin soit les lèvres, le clitoris et le méat urinaire) ainsi qu’au vagin.
D’après l’Institut National du Cancer, il y a eu 2 8000 femmes françaises nouvellement atteintes par ce cancer en 2011. Il s’élève donc au 12e rang des cancers chez la femme, avec une moyenne de 1000 décès par an dans l’hexagone. A noter qu’il se développe 10 à 15 ans après l’infection persistante par le papillomavirus.
L’AHCC bloque la prolifération des tumeurs
Il s’agit pour les chercheurs de l’université de Texas de comprendre le rôle protecteur de l’AHCC. « L'AHCC fonctionne comme une immunothérapie, un traitement qui utilise son propre système immunitaire d'un organisme pour aider à combattre la maladie» explique le Dr Judith Smith professeur agrégée de l'Université de Texas Medical School Health Science Center. En effet, les recherches en laboratoire, effectuées sur des souris, révèlent que l’AHCC développe le nombre et l’activité des cellules tueuses naturelles (cellule NK), cellules dendritiques et les cytokines.
Grâce à elle, l’organisme réagit efficacement aux infections et bloque la prolifération des tumeurs. Le papillomavirus est alors exterminé dans les quatre-vingt-dix jours et a amoindri le taux de croissance de la tumeur du col de l’utérus.
«L'ADN du HPV a été détecté dans 99,7% des biopsies de cancer du col de l'utérus. Mais plusieurs autres types de cancer sont également liés à ces virus, les cancers de l'anus pour 95%, ceux de la gorge et du vagin pour 60%, ceux de la vulve pour 50% et ceux du pénis pour 35%» rappelle Dr Judith Smith. Ainsi, les chercheurs se réjouissent des résultats de cette étude, à laquelle ils souhaitent donner suite pour permettre à l’AHCC de soigner plusieurs cancers.