Vers un dépistage généralisé du cancer du col de l’utérus
Rédigé par La Rédaction , le 24 January 2017 à 11h22
Le dépistage du cancer du col de l'utérus s'effectue grâce à une frottis cervico-utérin.
Le cancer du sein et le cancer colorectal font déjà l’objet d’un dépistage organisé au niveau national. L’agence Santé publique France souhaite l’étendre au cancer du col de l’utérus en 2018. Tous les ans, ce cancer tue 1 100 femmes. Pourtant, des traitements efficaces existent en cas de dépistage précoce.
Un cancer évitable et curable en cas de détection à temps
Le cancer du col utérin se développe à partir des cellules de la partie inférieure de l’utérus. En ce début de la semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l’utérus, l’agence Santé publique France rappelle que le pronostic pour ce cancer se dégrade en France. Près de 3 000 nouveaux cas sont dépistés chaque année.
Entre 1989 et 1991, le taux de survie à 5 ans après diagnostic était de 68%. Celui-ci a reculé de 4 points de 2001 à 2004. Face à la situation, l’INCA ou Institut National du Cancer insiste sur l’importance du dépistage. Grâce à un frottis cervico-utérin régulier, neuf cas sur dix sont facilement évitables.
L’INCA préconise ainsi dans un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire de généraliser le dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes âgées de 25 à 65 ans. En effet, la systématisation du frottis cervico-utérin depuis 1980 a déjà permis de faire baisser le nombre de nouveaux cas. Ce dépistage généralisé devrait être organisé tous les 3 ans.
Des outils de prévention efficaces mais encore sous-utilisés
Un frottis cervico-utérin tous les 3 ans constitue le principal moyen de prévenir le cancer du col utérin. Or, seules 60% des 17 millions de femmes concernées passent régulièrement cet examen en France. Une grande disparité est observée sur le plan géographique et social. Les femmes de 50 ans et plus dans des situations défavorables sont les plus touchées.
Un dépistage organisé a été testé dans 13 départements et a produit des résultats satisfaisants. Le taux de couverture global a progressé de 12%. Les autorités sanitaires ont également testé dans l’Indre-et-Loire l’envoi de kits d’auto-prélèvement vaginal. Cela a permis d’augmenter de 22,5% le taux de participation contre 11% pour les lettres de relance.
La vaccination pour les jeunes filles de 11 à 14 ans représente le second outil de prévention. Celle-ci induit la production d’anticorps neutralisants dirigés contre le papillomavirus humain de types HPV 16 et HPV 18. Cependant, si le vaccin est disponible en France depuis 2007 et son efficacité et son innocuité prouvées, le taux de couverture vaccinale n’atteint pas les 50%.