Cannabis thérapeutique, l'Alabama dit oui
Rédigé par Anthony Laforce , le 24 January 2014 à 08h15
Premier État sud américain à autoriser l'usage du cannabis pour la création de dérivés médicamenteux.
Ce n'est pas précisément le cannabis comme on se le représente usuellement qui est concerné par cette loi, déposée en étude le 14 Janvier dernier mais le cannabidiol, un constituant majeur de la plante. Des études récentes ont en effet montré que cette molécule avait de très grandes propriétés pharmacologiques, notamment anti-inflammatoires, analgésiques, antioxydantes et neuroprotectrices.
Le cannabidiol est déjà utilisé dans de nombreux pays comme le Canada, le Royaume-Uni, l'Espagne et une vingtaine d'États américains dans des médicaments pour soulager les convulsions, l'anxiété et les nausées.
Le débat sur l'utilisation thérapeutique du cannabis a cependant été remis sur le devant de la scène grâce à une étude démontrant que le cannabidiol pouvait soulager grandement les souffrances de personnes atteintes de cancer.
La loi adoptée par l'Alabama prévoit qu'un patient diagnostiqué pourra être en possession de cannabis et se défendre devant un tribunal en cas d'inculpation par les forces de l'ordre lorsque plusieurs conditions médicales ont été reconnues par un médecin comme une douleur chronique ou des nausées violentes par exemple.
La loi nommée Carly est à l'honneur du père d'une petite fille du même nom, atteinte d'un syndrome neurologique rare et qui avait défendu devant un tribunal l'utilisation du cannabidiol pour traiter son enfant.
Des deux côtés de l'Atlantique
La drogue est généralement prise oralement, sous forme de pilule et la loi ne prévoit en aucun cas et pour aucune condition médicale particulière le cannabis sous forme de joint.
En France, l'ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments) vient tout juste d'autoriser, ce 9 Janvier dernier, la mise sur le marché d'un médicaments à base de cannabis, le Sativex.
Les tabous commencent donc à se briser autour de ce débat opposant généralement les pharmaciens aux forces de l'ordre, montrant que les pays veulent évoluer vers une consommation contrôlée du cannabis. Reste à savoir si les patients pourront à l'avenir accéder plus facilement à ce genre de médicaments.