Des cas de cancers graves parmi le personnel d’un laboratoire de Lyon : la cause toujours inconnue
Rédigé par Céline Le Goff , le 23 July 2014 à 11h39
Plusieurs cas de cancers graves ont été diagnostiqués parmi le personnel d’un laboratoire de Lyon. La cause est actuellement inconnue mais les installations du Centre Lyonnais de Microscopie (CLYM) ont été mises en cause.
9 cas de cancers détectés ces onze dernières années
C’est un coup dur pour le laboratoire Mateis (Matériaux ingénierie et science), l’unité mixte de recherche sous tutelle de l’Insa de Lyon (Institut National des Sciences Appliquées) et du CNRS. Plusieurs personnes y travaillant ont été atteintes de cancers graves. Le Journal de l’Environnement a évoqué 9 cas exactement chez de jeunes chercheurs âgés de 27 à 43 ans ces 11 dernières années. Le 11 juin dernier, deux nouveaux cas ont été détectés s’ajoutant aux sept déjà présents.
Une note interne adressée au personnel a été publiée sur le site www.piecesetmaindoeuvre.com, conçu par un groupe grenoblois engagé dans une critique de la recherche scientifique. La direction écrit dans la note que ceci fait suite à « une information récente concernant plusieurs cas de cancers graves diagnostiqués sur des collègues ayant fréquenté les installations du microscope électronique du Clym hébergées dans le laboratoire Mateis ».
Une étude avait confirmé l’absence de rayonnement ionisant provenant des installations
Les installations de microscopie du CLYM présentes dans le laboratoire sont mises en cause. Bien que la direction n’écarte pas pour l’heure un lien de causalité entre les cancers et la fréquentation des installations, elle affirme que ces cas de cancers n’ont pas d’origine professionnelle avérée. Cependant pour s’assurer que les microscopes électroniques du laboratoire n’émettent aucun rayonnement ionisant présentant un danger pour la santé, une étude a été réalisée par la société Algade, organisme agréé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). Les résultats publiés le 9 juillet dernier ont indiqué qu’aucune fuite n’avait été détectée.
Des enquêtes environnementales et médicales additionnelles par des professionnels indépendants sont en cours pour étudier un lien de causalité entre les maladies et le risque d’exposition du personnel. Les résultats seront connus début septembre. En attendant, l’Insa Lyon et le CNRS ont interdit la manipulation des installations du laboratoire Mateis selon le principe de précaution. Cette interdiction sera levée ou maintenue lorsque les résultats seront connus.
En effet, pour se défendre, le laboratoire avait argumenté que certains des chercheurs atteints n’avaient pas touché aux installations. Mais cependant, il peut arriver que les conditions de sécurité n’étant pas remplies, un chercheur négligeant qui travaille sur un produit radioactif ou chimique peut infecter ses collègues, selon Nicolas Foray, radiobiologiste à l'Inserm interrogé par le Monde.