Cancer : des traitements personnalisés pour stopper la première cause de mortalité mondiale
Rédigé par Clémentine Billé , le 21 March 2014 à 08h10
IBM se lance dans le domaine de la médecine après avoir conquis l'informatique
L’intelligence artificielle effraie certains. Va-t-elle dépasser l’homme et être hors contrôle ? Or ici, les médecins se réjouissent de cette construction. Le super-ordinateur Watson d’IBM, le géant informatique américain lance un programme permettant de personnaliser les traitements des malades du cancer.
Les traitements personnalisés, ça vous paraît banal ? Pas pour les cancers, la première cause de mortalité mondiale. IBM, le géant informatique américain lance un projet de médecine génomique avec Watson. Loin du personnage de Sherlock Holmes, il n’est autre que le programme informatique d’intelligence artificielle du groupe. Les premiers patients à tester cette initiative, baptisée programme du New York Genome Center (NYGC) seront ceux atteints de gliobastome, un cancer du cerveau qui est fatal à 13 000 personnes par an.
Watson analysera toutes les nouvelles études sur le cancer
Watson parcourra les revues médicales, les nouvelles études et sera capable de relier toutes ces données aux mutations génétiques des patients. Un gain de temps impensable, déjà synonyme de progrès pour les médecins qui pourront se concentrer uniquement sur les résultats probants. En effet, outre l’accumulation constante d’informations sur le cancer, cette intelligence artificielle sera capable de faire ressortir les résultats les plus probants, et ce en fonction des données des patients qu’elle a également enregistré.
IBM et le New York Genome Center explique cette idée « Les médecins ont trop peu de temps et n'ont pas les outils nécessaires pour proposer des traitements basés sur leur ADN à leurs patients ». Ils ajoutent ensuite « Cette initiative commune de Watson et du NYGC vise à accélérer ce processus complexe en identifiant des motifs dans le séquençage du génome et les données médicales pour ouvrir des perspectives qui aideront les médecins à tenir les promesses de la médecine génomique ».
Les médecins n’auront plus qu’à transformer les données en traitements
Cela fait bientôt dix ans que le premier génome a été séquencé. Les origines du cancer s’avèrent d’ailleurs toujours inconnues. Pour preuve, les médecins croyaient jusque-là que la maladie était due aux modes de vie modernes, et pourtant un squelette de 3200 ans a été retrouvé cette semaine portant de nombreuses lésions sur ses os, ce qui indiquait que l’homme souffrait d’un cancer métastasé.
Toutes ces études, toutes ces informations, mais le cancer a encore tué 8,2 millions de personnes en 2012 selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ainsi, pour Robert Darnell, président et directeur scientifique du NYGC, « le vrai défi que nous rencontrons est de donner du sens à cette énorme masse de données génétiques et de transformer ces informations en meilleurs traitements pour les patients ».
C’est un tout nouveau défi pour la société IBM. Elle a déjà gagné une certaine notoriété dans le monde de la santé. En 2011, elle s’est alliée au groupe privé d’assurance maladie WellPoint pour aider les médecins à faire des diagnostics et soigner leurs patients. Comment ? IBM avait mis en œuvre la première application commerciale des capacités de calculs dépassant toute capacité humaine de l’ordinateur Watson. Ordinateur qui avait d’ailleurs gagné le jeu télévisée Jeopardy (où l’on doit trouver la question initiale à partir de trois propositions de réponses) face à deux adversaires humains. Son principal avantage était la réactivité.